Epilogue
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Epilogue

This is the way it ends - Septembre 2017
 
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 Mission #4 : Bouquet final

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Seth Street
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MessageSujet: Mission #4 : Bouquet final   Mission #4 : Bouquet final Icon_minitimeMar 4 Mar - 19:16

Mission #4 : Bouquet final Rodoxl7

Rodolphe Selwyn :





La nuit était déjà tombée sur Londres, et il faisait si froid que l’on se serait encore cru en hiver. Pourtant il se tenait là, au sommet de la grand horloge, emmitouflé dans un long manteau qui coupait le vent et réchauffait le corps, les yeux rivés sur l’agitation moldue en contrebas. Sur son regard se reflétait une étrange langueur, comme s’il ne prêtait aucune importance à tout ce qui allait se passer, car il était maudit d’un éternel ennui. Seul son visage était mis à nue, et souffrait du vent glacial qui le fouettait. Et pourtant il attendait, depuis si longtemps qu’il en avait perdu la notion du temps, et qu’il en oubliait presque le pourquoi de sa présence ici. Il gardait cependant en tête que l’on lui avait ordonné d’attendre, et c’était cette unique motivation qui le forçait à souffrir cette bise glacial depuis maintenant des heures. Il réprima un frisson et observa d’un œil morne la pleine lune qui luisait sur la ville.
Malgré cet ennui profond, il n’avait aucune envie d’avoir de la compagnie. Comme si le destin lui répondait, un « pop » sonore retentit derrière lui, au centre du toit. Il entendit le bruit que faisait une allumette que l’on gratte, puis celui de la flamme qui jaillit. Une odeur de cigare vint s’incruster à celle, plus pure, des hauteurs.
- Hey Rodolphe, lança l’homme qui venait d’arriver derrière lui. Le ton de sa voix était enjoué et insouciant, insensible à la tension due à l’accomplissement de leur plus important projet.
- Salut, répondit-il sans se retourner, le menton engouffré sous son écharpe, la voix si basse qu’elle se perdait dans les méandres du vent.
L’homme avança de quelques pas, se rapprochant du précipice. Il avait des cheveux bruns et longs, qu’il coiffait derrière ses oreilles, un regard pétillant allié à un sourire joyeux. Il portait une courte barbe d’une couleur proche de celle du charbon, et était le plus grands d’une dizaine de centimètres. Une certaine désinvolture s’inscrivait sur son visage, comme le reflet de sa personnalité. Il aspira sur son cigare, et récita ;
- Nous ne vivons que pour le servir, nous mourrons sous son désir.
Il montra en même temps son avant-bras gauche nu, où sa chair blanche était marqué d’un crâne qui crachait un serpent.
Le dénommé Rodolphe acquiesça silencieusement, apparemment pétrifié par le froid.
- De toute façon, aucun Auror ne pourrait si bien imiter ton air détaché et ton ton de voix inopportun, dit-il morose, jetant un regard en biais à son interlocuteur, avant de le reporter, las, sur l’agitation citadine en contrebas.
- Qu’il y a-t-il donc d’inopportun dans ma voix ? demanda-t-il sarcastique.
- Où en sont-ils ? enchaîna l’autre, ne prêtant apparemment aucun crédit à la question posée.
- D’ici une heure au plus tard. Si tu voyais la quantité de portoloins qu’ils ont réalisé, le Maître a fait ceux pour les géants, bien sûr. Pour ceux qu’il ne peut contrôler, il a trouvé un autre moyen.
- Une heure… se renfrogna-t-il. Ses yeux, aussi noir que l’étaient ses cheveux courts, se voilèrent d’un air sombre.
Pour la première fois, il détourna sa tête de la ville pour regarder en face son coéquipier. Il le parcourut du regard.
- Je croyais que tu étais messager, tu n’en as pas d’autres à prévenir ?
- Te gènes pas, dis que je te dérange ! répondit-il en feignant l’indignation, mais de façon si lamentable qu’il ne pouvait être pris au sérieux. En fait tu es le dernier, je te dis pas le nombre de transplannages que j’ai du enchaîner, mon essence magique en est toute fatiguée.
- Et tu n’as rien trouvé de mieux pour te reposer, que de rester debout sur le toit du Big Ben, avec pour seul réconfort ce froid glacial qui te mord le corps ? s’enquit-il la voix morne et traînante, comme s’il connaissait déjà la réponse à sa question.
- N’insiste pas plus, je veux bien rester avec toi ! dit-il en crachant de la fumée.
Le second mangemort expira et rentra sa tête dans ses épaules, son souffle formant un autre type de nuage blanc.
Une petite enveloppe noire sortit du néant pour apparaître devant le moins loquace. Elle se déchira en deux, et ses parties formèrent une fine bouche, d’où sortit une voix féminine mais autoritaire.
« Rodolphe, vole jusqu’au Tower Bridge, il est inaccessible par transplannage, le ministère y a placé deux bornes. Si Mandrake est près de toi, dis lui de prendre ta place. »
L’enveloppe se comprima, comme si deux mains invisibles la compressaient en une boulette de papier, avant de se faire avaler par le néant. Rodolphe jeta un regard terne envers son voisin, qui n’en menait pas large, avant de sortir ses bras de sous son manteau et de se jeter dans le vide. Mandrake cria quelque chose mais il ne l’entendait déjà plus, le vent sifflait à ses oreilles et le vide le happait rapidement. Au fur et à mesure qu’il chutait, son manteau semblait se fondre en lui, et le bout de son visage s’allonger. Ce fut un corbeau noir qui battit des ailes et remonta vers le ciel, en direction de Tower Bridge.
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Maugrey Fol Œil
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Maugrey Fol Œil


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MessageSujet: Re: Mission #4 : Bouquet final   Mission #4 : Bouquet final Icon_minitimeMer 5 Mar - 18:39

Maugrey avait re-aménagé la salle supérieur de la Bonne Barbe de Merlin en deux coups de baguette : la majorités des chaises de bois avaient été poussés contre les murs sales, et seules cinq d’entre elles avaient été disposées au centre de la pièce, quatre d’un coté, une de l’autre, le tout séparé par une petite table rectangulaire. Il s’assit sur celle qui était solitaire, les mains croisées, et soupira. Son œil naturel semblait ampli de fatigue, de tristesse, et son œil magique qui d’ordinaire tournait sans cesse en tout sens, s’était posé sur un point vide.
La FSM, tel l’arbre au mois d’automne, perdait une à une ses feuilles jusqu’à finir nu. Il y avait eu Janne Poincet, Hugus Jajob, puis Abel Vadelin, Alys Ihn’Kalhil, Ael Johns, Jean Delacroix… tous morts ou portés disparus. Et puis il lui avait appris la terrible nouvelle. D’ici quelques heures, tout serait fini, probablement à jamais. Il les avait appelé, pour un ultime baroud, une dernière tentative. Le Passeur posté devant Azkaban les redirigerait ici, à eux, les restants. Son œil magique était maintenant rivé sur la cheminé qui flambait calmement, attendant qu’ils arrivent.
Et un à un ils arrivèrent, Sawyer en avance d’une dizaine de minutes. Ce dernier lui demanda des explications sur Vaan, et bien d’autres choses, auxquelles Maugrey tenta de répondre le mieux possible. Ils arrêtèrent là leur conversation lorsque Hélène Anderson rentra à son tour dans la pièce, déplorant avec humour le manque de courtoisie du Passeur. Maugrey eut un rictus, si elle savait qui se cachait derrière ce long manteau noir, cette masse sans vie.
Enfin Morgan arriva, suivit par Samaëlle à qui il avait demandé d’aider le Passeur à expliquer le lieu de rendez-vous, des fois qu’il ait un problème. Conduire des embarcations c’était une chose, mais le faire parler en était une autre, ce n’était pas comme au début, où Maugrey arrivait presque à converser normalement avec lui.
Ses quatre derniers équipiers étaient assis face à lui, apparemment plus ou moins curieux de ce qu’il les amenait ici, si loin d’Azkaban. Peut-être suspectaient-ils une autre action vers Ste-Mangouste. Si c’était le cas, ils se trompaient, l’enjeux était bien plus grand.
Repositionnant sa jambe de fer, il prit la parole, faisant passer aléatoirement son œil magique sur chacun d’eux :
- Je vous remercie d’être venu aussi nombreux. Sawyer eut un ricanement aigu, semblant apparemment apprécier l’humour actuel de l’ex-Auror. La raison de l’emplacement de la réunion d’aujourd’hui est due à un soucis unique de proximité. D’ici moins de trente minutes, Vous-savez-qui va envoyer sur Londres toute l’armée qu’il accumule dans toute l’Europe depuis plus de trois ans.
- Hin-hin ! Tu veux qu’à nous quatre nous arrêtions tout l’Ordre des Ténèbres ? demanda Sawyer, visiblement ravi.
- Certainement pas, c’est au Ministère de le combattre de front. J’aurais pu les prévenir, mais je suis tellement vieux et soit disant gâteux que cela fait longtemps que ce crétin de Rufus refuse de m’écouter. Notre rôle sera de sauver un maximum de vies. Plus besoin cependant de la laisser aux Mangemorts que vous trouverez sur votre chemin, ceci sera probablement votre dernière mission. Il fit une courte pause, les yeux fixés sur Sawyer. Vous agirez par binôme, Sawyer avec Hélène, Samaëlle avec Morgan. Ce dernier ne semblait pas vraiment emballé par l’idée d’aller affronter sorciers et monstres dans tout Londres, et fit un moue qu’il voulu désabusée. Si vous croisez Seth Street, notre brillant directeur des Aurors, passez votre chemin : en plus d’être un sorcier d’extrême talent, j’ai appris récemment qu’il était un Mangemort infiltré, je doute qu’il hésite à vous tuer. De la même façon, pas la peine de prêter attention au Passeur si vous l’apercevez, même en grand danger. Je n’aurais plus qu’une chose à vous dire, vi…
Mais il fut coupé par le bruit d’une gigantesque explosion qui avait du avoir lieu non loin. Elle devait être d’ordre magique, parce que tout la pièce se mit à trembler sous son impact. Sawyer se leva d’un bon, saisit sa baguette, et sans jeter un regard à Maugrey, descendit les escaliers, bien vite suivit d’Hélène, le regard affolé et son arme elle aussi en main.
Le vieux sorcier se renfrogna, et murmura pour lui-même :
- Vigilance constante…
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Sawyer
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MessageSujet: Re: Mission #4 : Bouquet final   Mission #4 : Bouquet final Icon_minitimeJeu 6 Mar - 20:34

Sawyer descendit les marches de l’escalier de la Bonne Barbe de Merlin quatre à quatre, sa baguette magique à la main, et une formidable excitation lui montant dans l’âme. Les explosions continuaient dehors, faisant tomber les vases sur les tables, les étagères contre les murs. L’envie d’en découvre guidait ses pas, et sa baguette le démangeait, lui faisait ressentir son désir d’agir. Des pas plus légers résonnait derrière lui mais il n’y faisait pas attention, il courrait vers la sortie, vers l’aventure, ce besoin de se sentir vivre à nouveau, ce besoin qui l’obsédait. Il y avait répondu comme il avait pu, par l’alcool, la drogue, les femmes, la guerre. Se sentir à nouveau submergé d’émotions dont l’on croyait avoir été privé avait quelque chose de réconfortant et tributaire, une émotion dont il voulait sans cesse ressentir à nouveau l’euphorie. Il ouvrit en grand la porte et s’arrêta sur le trottoir. Un cri aigu semblable à un hurlement sifflait dans l’air, couvrant celui de la population terrorisée. Sawyer leva les yeux, et distingua sous la lumière lunaire l’inimaginable : un escadron de dragons désordonnés volait au dessus de Londres, crachant d’immense gerbe de flamme. La bouche et les yeux grands ouverts, il resta un instant coi devant cet effrayant spectacle. Partout autour de lui, des maisons avaient été détruites par ces explosions qui tonnaient au travers de la cohue, et il y avait fort à parier que ce n’était qu’un début. Une voix douce mais apeurée l’appela derrière lui ;
- Sawyer !
Mais il n’y fit pas attention, trop occupé à réfléchir, à observer le changement d’environnement que subissait la ville dans le moment même. Ici, il n’y avait que des sorciers, qui courraient sans comprendre, ou tentaient de résister, mais en dehors, les moldus devaient être dans la panique la plus complète, découvrant ce qui pour eux ne devrait pas exister. C’était la pleine lune, et immanquablement, la meute de Greyback devait sévir dans tout Londres. Comme pour répondre à ses suppositions, un loup-garou fit irruption sur le chemin de traverse, les crocs à l’air, et la folie dans le regard, comme tout ceux qui s’apprêtait à commettre l’ultime acte de barbarie, ce même regard que pouvait lancer les SangDragons. La bête se jeta sur une jeune femme qui tentait de fuir, mais fut automatiquement rejeté par un sortilège que venait de lui lancer Sawyer. Il courut jusqu’au monstre, qui tenta de le prendre de vitesse, mais l’expérience des monstres aux yeux rouges lui avait appris à combattre de genre d’adversaire. Au bout d’une dizaine de seconde, la baguette de Sawyer fumait d’une couleur verdâtre, et le loup gisait inerte et le regard vide au sol, laissant sa victime tremblante se relever avec peine. Encore une fois il entendit les pas d’Hélène derrière lui, mais il courrait déjà affronter un de ces autres monstres qui s’en prenait à un vieil homme. Le duel ne fut pas plus long, mais Hélène était désormais trop proche de lui pour qu’il puisse l’ignorer.
- Sawyer !
- Dégage, hin-hin, je dois sauver des vies, dit-il en reprenant la formule de Maugrey.
Elle se tue un instant, et un dragon plana au dessus de leur tête, crachant sur le toit d’un immeuble voisin une gigantesque flamme qui y mis le feu. Instinctivement Sawyer passa son bras au dessus d’Hélène, la forçant à se cambrer en avant et faire bouclier de son corps contre les éclats enflammés qui arrivaient dans leur direction.
Il l’ôta de suite après, observant avec un drôle d’air la jeune femme, un mélange de pitié et de haine dans le regard. De fines larmes débordaient de ses yeux en amande, mais elle n’avait jamais semblée aussi décidée, comme si elle savait instinctivement que cet instant pourrait être le dernier qu’elle partagerait avec lui.
- Et ma vie Sawyer, quand t’en occuperas-tu ?
Il lui sourit, un sourire mauvais que l’on garde en général au gens pathétique qu’on méprise et qu’on rejette.
- Probablement jamais. Je ne t’aime pas, je n’aime personne, expliqua-t-il le ton sec.
Il se retourna, cherchant du regard d’autres adversaires, mais elle lui cria, la voix étranglée ;
- Tu… tu mens ! Et toujours aussi mal.
Il ferma les yeux, expirant un grand coup, et se retourna vers elle. Elle était magnifique ainsi éplorée, le maquillage de ses yeux coulait sur ses joues comme deux grandes traînées noires. Dans ses yeux brillait la même détermination que la fois où elle était venue le chercher jusqu’à devant chez lui.
- Je ne veux plus entendre tes excuses minables, derrière ton sourire hypocrite. Redeviens vrai Sawyer, redeviens celui que tu as été avec moi !
- Ecoute-moi… commença-t-il.
- Non ! Cria-t-elle hystérique. Je ne…
Mais il s’était jeté sur elle, et lui avait saisi ses poignets avec fermeté. Dans l’immeuble non loin brûlaient de grandes flammes. Il hurlait pour couvrir ses cris, les sourcils froncés ;
- Regarde-moi ! Il la secoua pour lui faire reprendre ses esprits. Regarde-moi ! Leurs yeux se croisèrent, et malgré son sourire rayonnant, il la vit comprendre à quel point les choses le touchaient finalement. Le Monstre est en train de grandir en moi !
Il la lâcha, et elle tomba par terre, le regard implorant mais horrifié.
- Colle toi à moi, vas-y ! Tu seras engloutie tout entière par les Ténèbres. Je suis les Ténèbres Hélène, et je ne cesse de détruire. Je me détruis, je détruis ce qui m’entoure, et toi aussi si tu continues !
- Mais…
- Je ne t’aime pas Hélène, c’est ainsi ! Rends-toi à l’évidence ! expliqua-t-il.
Elle voulut lui répondre mais il partait déjà dans l’autre direction, murmurant des paroles inaudibles et s’enfonçant un peu plus dans l’obscurité, jusqu’à n’être qu’un son de pas dans la nuit vite couvert par l’agitation tout autour.
Elle avait été la déesse étincelante de la nuit, la protégée des malfrats, souveraine des rues.
Lui avait été le joker, le clown de Londres, l’être imparfait pour qui tout n’était qu’un simple jeu, et la vie une mise de départ. Sans lui, elle n’était plus qu’une faible flamme dans l’incendie de Londres, esclave de son amour. Et lui n’était plus qu’une pauvre marionnette, prisonnière des ténèbres, qui tentait dans un dernier effort de couper un à un ses fils qui la privait de liberté. Elle était l’enchanteresse de l’amour, il était le prince noir, damné par ses propres démons.
Demain serait un autre jour, plus sombre et plus froid, comme le prémices à des temps douloureux.
- Sawyer…, murmura-t-elle dans un souffle, la tête penchée en avant, encore assise au sol.
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Samaëlle
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MessageSujet: Re: Mission #4 : Bouquet final   Mission #4 : Bouquet final Icon_minitimeDim 16 Mar - 17:02

La nuit froide rougissait les joues et les oreilles de Samaëlle emmitouflée dans son nouveau manteau de cuir, coupe vent fragile à la pluie qui heureusement tardait à tomber. Maugrey l’avait placé là et elle attendait depuis plus d’une demi-heure, son souffle projetant de la vapeur par grosses bouffées. Le Passeur n’était pas de ces compagnies qui vous réchauffent par le blabla continu qu’elles sont capables d’émettre. Son silence et son immobilisme distant le faisait quasiment intégrer le paysage. La jeune femme sautilla sur place en respirant avec énergie, si elle restait une demi-heure de plus, elle se transformerait sûrement en glaçon.
Un bruit atténué de pas la mit en garde et elle sortit sa baguette, la brandissant telle l’arme suprême. Son lumos aidant, elle reconnut la coiffure caractéristique du jeune Sawyer, elle abaissa alors sa garde et attendit qu’il soit à sa hauteur. En passant devant l’homme encapuchonné, il le salua avec ce même rire qu’il utilisait habituellement. De sa démarche chaloupée il arriva près d’elle qui le salua d’un signe de tête polie et d’un sourire. Il ria et fit de même.
- Inutile de te faire attendre ici dans le froid, le rendez-vous est dans la salle supérieur de la Bonne Barbe de Merlin.
Il hocha la tête puis la fixa quelques instants. Il prit un air mystérieux, ne se départant pas de son sourire et s’approcha plus près, encore plus près, jusqu’à la frôler. Ses lèvres proches de son oreille lui soufflèrent cet énigmatique adage : « On a rarement ce que l’on cherche, on a souvent ce que l’on ne cherche pas ».
Samaëlle cilla mais ne bougea pas, constatant avec effroi que son corps ne réagissait même pas à cette proximité, qu’elle ne ressentait pas le besoin de le rejeter, qu’il lui était totalement indifférent. Le sens de ces mots ? Elle ne voulait pas le connaître, pas maintenant. Elle était une automate qui obéissait machinalement aux ordres qu’on lui donnait, ne pouvant et ne souhaitant pas réfléchir.
Sawyer se recula lentement, prenant le temps de l’observer. Elle lui adressa un sourire confus mais ne répondit rien, il n’y avait rien à répondre. Il éclata de rire, Dieu seul savait pourquoi, avant de lui faire une courbette et de partir, bientôt englouti par la nuit.

---


Samaëlle se leva avec une expression grave sur le visage. Elle n’était pas de nature très souriante mais depuis quelques jours, elle tirait une tête de trois mètres de long. Elle regarda discrètement Morgan de haut en bas, elle aurait aimé qu’on lui assigne un autre binôme que celui là, des trois il était celui qu’elle ne connaissait pas.
Elle avait assez confiance en Maugrey pour se douter qu’il possédait une capacité magique hors norme, mais quelle était-elle, comment leur duo pourrait tirer profit de chacun de leurs points forts ? Dans sa cage grisâtre d’Azkaban elle s’était entraînée au sort qu’elle réussissait à merveille : l’imperium. Malheureusement, le mot d’ordre aujourd’hui était de sauver ou de tuer. Il lui faudrait s’adapter en conséquences et surtout se concentrer sur les vies mises en danger.
Samaëlle et Morgan se trouvaient donc tout les deux plongés au cœur de Londres pendant qu’une guerre féroce et sanglante faisait rage. La situation n’effrayait pas la jeune femme, pas pour le moment en tout cas. Son corps et son esprit avaient gelé sentiments et réactions depuis son entrevue avec Jean et rien n’avait pu sembler l’éveiller de cette torpeur quasi Blanche-Neigienne.
Des rues il n’y en avait plus que quelques une d’éclairées, beaucoup de lampadaires avaient été vandalisés par des mages ou créatures soucieuses de cultiver une certaine noirceur, une certaine terreur chez le peuple. Le duo était obligé d’utiliser des sorts de visions pour ne pas trébucher et confondre amis et ennemis. Samaëlle hésita un instant à mettre son masque, mais y renonça. Elle serait trop repérable des mangemorts et se faire identifier n’avait de toute façon plus beaucoup d’importance tant l’issue semblait fatale.
Des cris et des pleurs attirèrent leur attention sur leur gauche. Silencieusement, comme un commando surentraîné, ils firent des gestes pour se mettre d’accord, Samaëlle passant devant et Morgan la couvrant. La ruelle était faiblement éclairée par un rayon de Lune, on voyait cependant très bien le tableau se déroulant ici. Un loup-garou, l’échine courbée, allait se délecter de sa proie en passe de s’évanouir. Samaëlle ne se servit pas de l‘effet de surprise, elle marchait lentement, ses pas résonnaient durement entre les murs étroits.
La créature bestiale releva la tête, furieux d’être ainsi dérangé dans son repas. Il évalua la distance les séparant puis avisa une pierre au sol et se pencha pour la ramasser. Ce geste lui sauva probablement la vie car il échappa ainsi de justesse à l’avada de la jeune femme. Le loup lança son pavé avec une force impressionnante sur la sorcière qui troublait sa quiétude. Samaëlle ne put l’éviter qu’à moitié, il lui ouvrit une plaie superficielle sur le bras.
Elle répliqua par deux stupéfix successifs qui s’avérèrent vains alors que son adversaire gagnait du terrain, courant comme un chien après un chat. Une tête blonde entra dans son champ de vision, Morgan accourait mais il ne s’arrêta pas à son niveau, il la doubla elle ainsi que la bête dont l’attention était fixée sur une unique personne. Fronçant les sourcils et détournant la tête un instant de son combat, elle vit son coéquipier soigner et réconforter la victime.
Cette déconcentration passagère suffit au monstre pour l’atteindre et lui sauter à la gorge, ils roulèrent au sol. Samaëlle éjecta le corps avec ses pieds, se frotta le cou et respira fort avant de reprendre bien en main sa baguette et de lancer le sort impardonnable qui contrôle les esprits. Par chance il atteignit de plein fouet son ennemi désormais à sa merci. Elle l’envoya se battre contre un des siens, se débarrassant momentanément de lui.
Samaëlle posa alors son regard sur Morgan toujours agenouillé après de la femme, la faisant rire à travers ses sanglots. Elle se posta dans son dos les mains sur les hanches. Il avait sûrement sauvé la vie de cette victime autant qu’elle mais elle ne voulait pas voir ses actions passives d’un bon œil. Elle n’était pas de bonne humeur et n’avait pas envie de mourir parce qu’un petit idiot refusait de se battre à ses côtés.
- J’espère, Monsieur Duprès, que vous preniez bien votre pieds pendant que je risquais ma vie pour vous deux. Se tournant vers la fille. Excusez-moi mademoiselle, j’espère que vous pourrez vous débrouillez seule, nous avons d’autres princesse en détresse à secourir.
Elle fit volte face et s’éloigna d’eux d’un bon pas. Le jeune homme salua la « princesse » d’un signe de la main avec un sourire désolé avant de prendre la suite de sa coéquipière.
Elle ne lui laissa pas le temps de répliquer, bien qu’elle sentit qu’il en mourrait d’envie derrière elle. Lorsqu’ils rejoignirent la rue principale, elle s’arrêta net, et il en profita pour ouvrir la bouche mais il ne commença pas sa phrase car son regard se dirigea vers ce que fixait Samaëlle, ébahie.
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Sawyer
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MessageSujet: Re: Mission #4 : Bouquet final   Mission #4 : Bouquet final Icon_minitimeDim 16 Mar - 19:04

Sawyer courrait dans Londres depuis plusieurs minutes déjà. Le souffle court, il s’arrêtait parfois pour tuer un loup-garou, sauver un innocent, et empêcher n’importe quel autre drame de survenir. Les gens en général, lorsqu’ils ne s’enfuyaient pas à toutes jambes, tentaient de le remercier, mais c'était lui dans ces cas là qui courait loin d’eux, continuant inexorablement sa mission.
Il venait de ralentir son allure pour reprendre haleine, sa respiration chaude s’heurtait à la surface dure de son masque, et une goutte de sueur coulait le long de son nez.
Il était arrivé dans un coin reculé de Londres, et la rue se présentait à lui avec une apparence chaotique : les vitrines étaient brisées, les lampadaires démolis, les immeubles en ruines, et quelques corps sans vie jonchaient sur les trottoirs, parfois entiers, parfois privés d’un ou plusieurs membres. Les armées de l’Ordre des Ténèbres semblaient avoir déjà sévi sur ce quartier de Londres, et le vacarme qu’elles engendraient paraissait s’éloigner pour partir vers le centre ; vers le Ministère.
Il marchait dans la ruelle déserte, une faible brise chauffée par les multiples incendies qui avaient pris naissance dans Londres le caressait. Cet endroit semblait étrangement calme, comme après une tempête, et il n'y faisait pas aussi chaud que dans la fournaise qu'était devenu certaines rues de la ville. Il enjamba le corps d’un jeune homme roux aux yeux sans vie, et prit la direction du nord, pour se rapprocher des lieux d’affrontement. Nul doute qu’une très grande bataille devait avoir déjà lieu entre les Aurors et les Mangemorts. Dans quel camp serait Seth Street ? Finirait-il de saboter l’organisation ministérielle ou combattrait-il à nouveau en première ligne ?
Sawyer perçut le bruit caractéristique du claquement des talons lorsqu’ils tapent contre le bitume. Il fouilla du regard l'endroit d'où le bruit semblait provenir, et malgré la quasi-absence de lumière, il put discerner une silhouette. Elle marchait parmi les décombres, face à lui, une baguette tenue dans sa main gauche. La seule autre information que pouvait lui offrir la faible clarté lunaire fut que c’était une femme, qui portait une robe noire, mais son visage restait recouvert d’un voile d’ombre.
Il se mit à réfléchir au pourquoi une Auror viendrait ici, alors que la bataille devait avoir déjà commencé plus au centre. Une lâche ou une personne qui voudraient voir si il n’y avait encore personne à sauver ? Mais les probabilités que cette femme soit une Mangemort qui vérifiait que le travail était bien fait étaient plus forte. La pire chose qui pouvait se passer, fut que tout le désordre de la rue puisse lui être attribué, à elle seule. À cette pensée, Sawyer serra un peu plus fort sa baguette magique entre ses doigts gantés. Il ne le savait que trop bien, que s’il s’avisait de lancer un Lumos pour savoir à qui il avait à faire, la personne visée n’hésiterait pas à l’envoyer rejoindre la Main.
Il ne pipa mot, et se contenta d’avancer vers elle dans l’obscurité, la démarche tanguée mais la baguette aux aguets. La femme restait étrangement calme, comme dissociée de l’atmosphère macabre de la ruelle. La mort ne semblait pas avoir sur elle une quelconque influence, comme si elles étaient toutes deux bonnes amies. La distance entre eux deux diminuait au fur et à mesure que Sawyer se rapprochait d’elle, mais le climat restait tendu, bien qu’ils n’ait pas encore échangé un simple mot. Il leva sa jambe pour enjamber un nouveau corps, lorsque la sorcière prit la parole.
- Êtes-vous un Auror ? demanda-t-elle simplement.
Elle avait dans la voix la dureté et la froideur de la pierre, comme dépourvue d’humanité. Oui, c’était bien ça, la proximité des cadavres ruisselant de leur propre sang n’avait pas plus d’effet sur elle que le souffle chaud du vent caressant ses bras nus. Sawyer cilla, sans comprendre. Il était évident que si cette femme était une Mangemort, elle savait s’il était dans son camp ou dans le camp adverse. Il n’enjamba pas le corps, et pencha la tête sur le coté en riant, il répondit.
- Pas vraiment, non.
Elle ne bougea pas, mais il cru entendre qu’elle chuchotait pour elle même un « bien » tout à fait neutre. Perplexe, Sawyer se contenta de la détailler. Il n’avait pas de temps à perdre, chacune des secondes comptaient à l’instant présent, mais cette femme l’intriguait.
D’un geste vif et rapide, camouflé par l'obscurité, elle fendit l’air de sa baguette magique et projeta dans sa direction un Avada Kedavra. L’espace d’un instant, l’éblouissante lumière verte éclaira son visage, et Sawyer eut juste le temps de l’apercevoir, avant de pivoter sur le coté pour esquiver le jet mortel. Lorsqu’il voulu tendre à son tour son arme pour contre-attaquer, son adversaire venait de finir de transplanner, ne laissant derrière elle que le pop caractéristique d’une bouteille de vin que l’on débouche. Sawyer tourna sur lui même, cherchant un endroit où elle aurait pu réapparaître, mais elle semblait être bel et bien partie dans un autre lieu de Londres. Il se gratta le crâne en ricanant, effaré.
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Morgan Duprès
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Morgan Duprès


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MessageSujet: Re: Mission #4 : Bouquet final   Mission #4 : Bouquet final Icon_minitimeMar 18 Mar - 16:12

Une marée vivante - ou plutôt morte-vivante – envahissait l’allée principale, des cohues effrayées déferlaient toutes dans un sens unique, tentant d’échapper aux inferii bien décidés à profiter d’un quelconque carnage. L’événement lui avait coupé la parole. Qu’est-ce que c’était que ça ? Morgan se passa la main dans les cheveux, encore peu enclin à croire ce qu’il voyait. Son esprit surentraîné de journaliste qui a tout fait et qui a tout vu reprit néanmoins le dessus, ce n’était pour lui qu’un article qu’il ferait croustiller le lendemain dans Le Sorcier Scandaleux. Cependant, il y avait toujours cette mission que leur avait assigné le vieil auror. Il doutait désormais excessivement de leurs chances de réussites et l’ordre de Fol Œil lui paraissait plus fou que tout les précédents. Son courage – indéniable – ne lui permettait pas de se lancer seul dans cette masse grouillante et pullulante de déchets humains ramenés à la vie. Il ne pouvait pas même compter sur l’aide de sa coéquipière, Samaëlle, jolie mais complètement dérangé. Il avait sauvé cette femme qui se vidait de son sang pendant qu’elle faisait joujou avec ce loup-garou. Et avait osé le ridiculiser devant une charmante damoiselle. Décidément, le climat anglais avait rendu maboule plus d’un habitant. Pouah, il aurait encore préféré avoir à faire avec ce bon vieux Sawyer.

Pour la seconde fois de la soirée, le journaliste ouvrit la bouche pour donner son avis et pour la seconde fois de la soirée, on ne lui permit pas d’entamer sa phrase. La sorcière aux cheveux rose – au comble de l’impolitesse – avait serré les poings, froncé les sourcils et rué dans la bataille sans l’écouter. Complètement malade. Morgan grogna, vexé d’avoir été coupé et d’être obligé de faire équipe avec ça. C’était quoi au juste, une kamikaze ? Pas étonnant que Maugrey l’ait engagée, lui et ses missions suicidaires à la pelle. Il croisa les bras et s’adossa au mur, avec la ferme intention de rester en vie.
La curiosité cependant était trop forte, il n’avait jamais su lui résister. Il chercha du regard la tâche rose parmi les moldus et la trouva bientôt, coincée entre un colosse roux et un réverbère. Elle peinait à avancer car elle allait dans le sens contraire de la vague humaine. Morgan mit ses mains dans ses poches, grogna encore et fit quelques pas, d’un mur de la ruelle à un autre. Elle allait se faire tuer ! Pourquoi ne revenait-elle pas ? Maintenant qu’elle avait essayé, elle pourrait dire qu’elle n’était pas parvenue jusqu’à l’ennemi. I l soupira et porta son élégante main à sa tempe. Il avait l’impression de revivre sa première mission. Les sensations que lui prodiguèrent son ventre le confortèrent dans son idée, sa fougue laissait peu à peu sa place à son flegme, il calculait déjà les meilleurs angles pour s’engouffrer dans la foule. Il n’avait personne à qui se mesurer cette fois-ci, personne à qui fermer son clapet, mais des vies à sauver – la sienne entre-autre- et celle de Samaëlle.
Son corps se tendait, sentant l’action proche. Morgan se régalait de cette sensation, souhaitant oublier celle, moins agréable, de la peur qui le tenaillait. Soudain, il ne vit plus numéro 6, même en se plaçant sur la pointe des pieds. Jurant, il s’élança, baguette en main, dans la dernière direction où il l’avait vu. Il y avait moins de gens que précédemment, et les inferii se rapprochaient dangereusement de leurs positions respectives.

Il la trouve enfin, à une dizaine de mètre de lui, entrain de lancer des sortilèges aux monstres. Il resta indécis. Tiens donc, elle n’était pas au courant que seul le feu pouvait tuer ces créatures ? Elle s’acharnait – sans grand succès – à lancer des stupefix et des sorts d'anti-gravité. Un homme en costume et chapeau melon donna involontairement un coup de canne à la jeune fille en s’enfuyant. Elle accusa le coup, pliée en deux et le souffle coupé. Elle tomba à genoux alors que les morts-vivants continuaient leur marche lente et tranquille, sûrs de leur victoire. Morgan cracha un juron, déplaça une mèche de cheveux blonds de son visage et se remit en marche, évitant avec soin tout les lords affairés qu’il croisait, on ne sait jamais. Il eut tout juste le temps de murmurer Inferno et un corps gorgé de pourriture se transforma en flambeau à tout juste trois pas de Samaëlle. Il se dépêcha de la rejoindre, elle leva la tête vers lui. Peu rancunier, il lui tendit la main galamment, sourire goguenard aux lèvres.
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MessageSujet: Re: Mission #4 : Bouquet final   Mission #4 : Bouquet final Icon_minitimeJeu 20 Mar - 19:48

Seth avançait vers le centre de Londres, accompagné de quatre Mangemorts qui riaient d’un moldu qu’ils faisaient léviter au dessus de leurs têtes. Un peu à l’écart, il se contentait de frapper sans réelle hargne de sa baguette magique les moldus et sorciers qui passaient près de lui. Si on avait pu questionner un membre du Ministère sur son identité, il y aurait eu de grande chance qu’il ne fut pas reconnu. Tout dans son faciès avait changé, mué en quelqu’un de plus sombre. Ses yeux d’ordinaire bienveillants avaient laissé place à un regard sombre et terne, et de la même façon, son sourire chaleureux s’était complètement effacé. Il n’était plus le charmante Seth Street, Directeur des Aurors, symbole et espoir de la guerre contre l’Ordre des Ténèbres. Il était redevenu celui qui lui avait semblé avoir toujours été, ce Mangemort froid manipulateur, qui avait pendant de longues années perverti le Ministère, le rendant impuissant tout en se présentant comme un exemple d’efficacité.
Plus au centre devait se trouver le plus gros des troupes, dont Voldemort lui-même, qui affrontaient les cinq brigades d’Aurors, les Tireurs de baguette magique et la sécurité ministérielle. Il avait proposé au Maître de rester avec les Aurors pour les disperser, mais le Seigneur des Ténèbres avait préféré écraser une bonne fois pour toute la masse de ses ennemis.
Au fur et à mesure qu’ils avançaient, Seth sentait revenir à lui ses réflexes d’antan. Il semait derrière lui les malheureux cobayes de sa renaissance. Il sentait monter en lui une puissance enfouie en lui depuis trop longtemps. Être un bureaucrate au service du Ministère l’avait rouillé. Il redevenait le sorcier que le Seigneur des Ténèbres avait élevé au rang de Vassal, le plus haut titre de l’Ordre des Ténèbres. Il n’en éprouvait cependant que peu de fierté. Il n’avait jamais servi le Maître pour ses convictions ou pour le simple plaisir de le servir. Mais son esprit était ailleurs, il repensait à Sawyer, membre des Vénitiens. Si le Maître voulait établir complètement son règne sur Londres, il lui faudrait se débarrasser de cette poche de résistance. Oui, il l’avait su dès le premier instant, Cuthbert Sawyer, journaliste de son état, n’était pas un homme à prendre à la légère. Il était de ces hommes qu’il fallait écraser avant qu’ils ne deviennent des héros voire des martyrs, et ses coéquipiers avec. Toute trace de rébellion devrait être éliminée, pour que les noirs desseins du Maître ne soient ralentis par aucune entrave.
Un des quatre Mangemorts qui l’accompagnaient, un gros à chevelure blonde et frisée, lâcha un pet sonore sous l’hilarité de ses compères. Seth souffla dans son coin ; il aurait préféré faire équipe avec quelqu’un comme Mona. Oui, Mona elle au moins, méritait de l’intérêt.
Dans l’obscurité de la ruelle se détacha une lueur rougeâtre, et Seth y brandit immédiatement sa baguette. Les autres Mangemorts cessèrent de rire devant le jeune Dread Flint, visiblement essoufflé, qui pointait sur eux sa propre baguette magique, ses deux yeux verts fixés sur ceux sombres de Seth Street.
- Vous… tenta de commencer en vain Flint, sa voix tirant entre la colère et la panique. Vous…
Seth ne bougeait pas, les lèvres étroitement fermées, il restait perplexe devant le jeune Auror devenu kamikaze.
- Tu le connais ce gamin ? demanda le gros blond.
- Je m’en occupe Grudeur. Passez tout les quatre par la droite.
- Hein ? Mais qu’est-ce que…
- Passez à droite, lui répéta posément Seth. La lueur féroce dans son regard plus que ses paroles convainquirent les Mangemorts qui prirent gentiment la direction indiquée.
Flint paraissait exténué et complètement déboussolé. Il le regardait comme rarement quelqu’un l’avait déjà regardé, son chapeau qui menaçait de tomber.
- J’ai… j’ai beaucoup réfléchi. C’est vous n’est-ce pas ?
- Comment cela ? demanda Seth qui ne comprenait pas ce que Flint semblait vouloir dire.
- C’est vous ! C’est vous qui avez tué mon père et ma mère ! avait crié Flint, sa voix portée par sa propre colère.
Seth s’en souvenait, il ne l’avait même jamais oublié, c’était par un froide nuit d’octobre. Octovius Dread était connu pour son incroyable méfiance, mais aussi sa très grande efficacité comme ambassadeur auprès des pays étrangers d’Europe continentale. Lorsque le Maître lui en avait donné l’ordre, Octovius venait de passer un mois à parlementer avec le Ministère français, et les répercutions de ces entrevues avaient de fortes chances de renforcer les deux états, et rallonger de plusieurs années les préparatifs de l’invasion. Bien sûr le Maître aurait pu envoyer un escadron de Mangemorts chez Octavius, mais l’ambassadeur s’était doté d’un système de protection artisanal instable, qui rendait aléatoire toute tentative d’assassinat. Non, le seul qui pouvait rentrer directement dans la demeure des Flint, c’était lui, Seth Street, le bienveillant Directeur des Aurors qui aurait eu quelque chose de si important à communiquer à Octavius que cela ne pouvait pas attendre le lendemain au bureau, et il passerait avec plaisir tout les tests anti-polynectar pour prouver qu’il était bien celui qu’il prétendait être. La suite avait été facile, deux sortilèges pour le couple, un sortilège pour faire apparaître la marque au dessus de la propriété.
Seth revint à son présent, et observa le fils de l'homme qu'il avait tué plus d'une année auparavant.
- Oui, c’est moi, dit-il simplement.
- Et c’est vous qui avez tué monsieur Azimov ? demanda Flint, apparemment effaré d’obtenir enfin une telle sincérité de la part de son ancien Directeur.
- Azimov était aussi dangereux qu’efficace, et j’avais besoin de Joanne à son poste.
- Alors… alors vous n’avez jamais travaillé contre l’ennemi ? s’enquit le jeune homme, qui paraissait désormais plus implorant qu’en colère.
- Non. Pour moi l’ennemi a toujours été le Ministère. Votre père était un homme brillant Flint, il n’est nul doute qu’il aurait fait de grandes choses pour la communauté que vous défendez s’il était resté en vie, mais…
Flint beugla une formule, les yeux emplis de larmes, et envoya un jet rouge sur Seth, qui le dévia sans difficulté. Le jeune Auror ne semblait plus maître de lui-même ; il avait perdu cette apparence d’innocence pour se laisser envahir par sa propre colère. Seth savait ce qu’il avait à faire, mais se contentait de repousser les faibles attaques, sans arriver à se décider réellement pour contre-attaquer.
Il aurait voulu que Flint s’en aille, qu’il oublie toute cette haine, cette rancœur à son égard, mais l’impétuosité de la jeunesse l’avait fais agir sans réfléchir. Seth fronça ses sourcils, durcissant son regard, se pencha sur le coté pour éviter un nouveau maléfice, et frappa de l’un des siens le torse du jeune homme. Flint fit un vol plané, comme une poupée de chiffon que l’on jette aux ordures, et il atterrit mollement sur un tas de poubelles, la bouche entrouverte, son chapeau tombé un peu plus loin. Seth s’en approcha à pas lents ; dans son regard luisait une meurtrière détermination, la lueur de celui qui donne la mort. Il leva sa baguette vers Flint qui gémissait, inerte, lorsqu’il sentit une présence plus à sa gauche. Il détourna sa baguette, et cilla quand il vit la personne présente. Cela faisait beaucoup de coïncidences.
- Toi…
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MessageSujet: Re: Mission #4 : Bouquet final   Mission #4 : Bouquet final Icon_minitimeVen 21 Mar - 21:20

Les Dragons. Ambassadeurs des Ténèbres tournoyant dans le ciel comme des serpents ailés. Spectres flamboyant du macabre. Créatures putrides et nauséabondes de la nuit.
Les dragons dansaient au-dessus de lui tandis qu’il avançait dans les rues délabrées de Londres. Tout n’était plus qu’un enfer sans nom. Les moldus couraient dans tous les sens, ne sachant ce qu’ils leur arrivaient tandis que loup garous et Mangemorts s’amusaient gentiment à les disloquer aux quatre coins des rues. On entendait des cris de femmes, des pleurs d’enfants ou encore des râles d’agonie. Au loin, on pouvait clairement distinguer une vague d’explosion.
Jean passa à côté d’une femme affalée contre le mur. Elle avait trou qui s’étendait du sein gauche à une bonne partie de son épaule et par lequel s’écoulait par intervalle de grosses giclées de sang encore chaud qui s’écoulait ensuite sur le trottoir comme un petit ruisseau. Malgré ses entrailles à moitié à l’air, elle tenait toujours fermement, pendu à son autre sein, un petit paquet de linge d’où s’échappait des vagissements de bambin.
Le Comte ne ralentit pas. Il n’avait pas le temps de sauver qui que soit d’autre que sa famille aujourd’hui. Et puis ça ne serait qu’un enfant épargné contre un millier d’autres qui mourraient. Pour ceux qui croient que la vie d’un humain vaut plus cher que la matière qui la compose cela faisait déjà beaucoup mais pour le Comte cela lui paraissait bien dérisoire.
Les rues étaient brumeuses, des détritus et des débris jonchaient la chaussée. La brume épaisse, mélange de poussière en stagnation et de vapeur, bouchait si bien la visibilité qu’on ne voyait pas à plus de vingt mètres devant soi. Seuls les feus qui brûlaient aux fenêtres des bâtiments indiquaient comme des phares la délimitation de la route.
Non loin de lui, une fenêtre explosa en morceau sous la chaleur des flammes qui sévissaient dans la plupart des immeubles. Il se couvrit le visage pour empêcher que les morceaux ne le blessent en tombant et repartit à vive allure en direction du Ministère.
Dans ce décor apocalyptique, il était néanmoins content d’avoir déjà mis les filles à l’abri. A peine deux heures plus tôt, il avait fabriqué un portoloin qui les avait expédiées tout droit dans un lieu où ni le Seigneur des Ténèbres ni les Frères de Sang ne pourraient les atteindre. Il ne restait plus maintenant que lui et Joanne.
Au bout de ce qu’il lui sembla une éternité, il arriva enfin devant la bâtisse qui cachait en réalité le Ministère de la Magie. La sécurité ne devait plus y être très efficace. La plupart des aurors devaient déjà se battre partout dans Londres. Au pire il ne devrait se débarrasser que du petit personnel avant de parvenir jusqu’à Joanne.
Il savait inconsciemment qu’elle se trouvait encore là. Quelque part dans ce bâtiment à se ronger les sangs pour son sale petit traître chéri bouffi de suffisance et d’arrogance. Il avait tout fait pour lui épargner la vérité. Il avait même subi une cuisante et humiliante défaite qui l’avait conduit tout droit dans les geôles du Ministère. Or maintenant il n’avait plus le temps de jouer à cette partie de cache-cache pour la préserver. Il lui laissait une ultime chance de le suivre, chance qu’elle lui avait toujours demandé de lui accorder et qu’il s’était jusque là toujours refusé à lui octroyer.
Contrairement à ce qu’il aurait cru, le hall du Ministère était complètement vide. Pas une âme ne venait hanter les couloirs déserts du bâtiment comme si l’ouragan qui sévissait à l’extérieur avait déjà complètement nettoyé tout ce qui se trouvait à l’intérieur.
Pourtant, Joanne, elle, était bien là quelque part dans cet immense dédale d’escaliers et de couloirs sans fin. Il pouvait la sentir par toutes les pores de sa peau de la même manière qui si elle s’était tenue devant lui en cet instant. Sa présence solitaire emplissait les lieux, dissipant les moindres doutes du Comte sur sa position.
Il traversa les longs corridors, passant devant une infinité de portes grandes, petites, ouvertes ou closes, tel le fantôme hantant le lieu abandonné de sa mort et traînant derrière lui de lourdes chaînes bruyantes et son boulet, condamné à errer sans jamais avoir l’espoir de ressentir à nouveau la lumière éclatante du soleil lui balayer le visage de ses doux rayons. Il était oppressé par ces murs qu’il avait maintes fois traversés, comme si tout à coup ils s’étaient mis à se rapprocher de plus en plus pour le compresser et l’étouffer.
Le couloir continuait sur plusieurs mètres encore qu’on n’en voyait pas le bout. Soudain tout sembla tourner autour de lui, le chemin si droit se rétrécit encore mais commença à former des sinuosités comme un long serpent à carreau noir et blanc.
Il s’appuya contre le mur pour ne pas tomber. Il resta plusieurs minutes ainsi alors que le sol sous ses pieds tanguait comme un bateau en pleine tempête. Une nausée atroce faillit lui faire répandre son déjeuner sur le sol tandis que son front se couvrait de petites gouttes de sueur gelées. C’était la première fois qu’il ressentait quelque chose comme ça.
C’était comme si son corps réagissait pour l’empêcher ou le prévenir de faire quelque chose. Il se mit à tousser violement et à cracher alors que ça tête lui donnait l’impression d’être sur le point d’éclater. Il vit à ses pieds que du sang était mélangé à la glaire lorsqu’il eut fini de cracher.
Son pouls se remit à pulser normalement au bout de quelques minutes et l’horrible impression de déformation et de tournis s’estompa peu à peu tandis qu’un vague goût de vomi lui restait au fond de la gorge. Il ne comprenait pas ce qu’il venait de se passer mais cela ne laissait présager rien de bon. Il continua son chemin, avalant en quelques enjambées les derniers mètres qui le séparaient du bureau de Joanne.
Il ouvrit sans frapper.

***


Seth Street se tenait là devant lui, à peine à quelques mètres de distance. Il ne lui aurait fallut qu’une impulsion de ses jambes pour lui tomber dessus et lui arracher les yeux avec ses doigts. Il ne pouvait nier que cela le démangeait affreusement après tous les ennuis qu’il avait eut et la discussion que lui et sa sœur avaient eu à peine une heure plus tôt.
Il sentait les picotements de sa main invisible lui tirailler le poignet, comme si elle aussi réclamait vengeance par delà la tombe.
Pourtant, il n’esquissa pas le moindre mouvement qui puisse être interprété de manière belliqueuse. Non, il resta étonnement calme et droit comme sculpté dans du marbre blanc. Serein dans la tourmente, alors que la tempête faisait tout partir en fumée, vaporisé par le feu et les sortilèges des sorciers en plein combat.
Leurs yeux ne se quittaient pas, à l’affût de la moindre faille, du moindre moment d’inattention. Seth était seul, ses complices avaient disparu au coin de la rue depuis longtemps déjà. S’il criait, le temps qu’ils reviennent sur leurs pas et il serait déjà trop tard. Il n’y aurait personne cette fois pour le sauver : pas d’ascenseur ou de Dytinver, pas de sœur amoureuse et déboussolée. Juste eux deux et leurs talents respectifs. Tout tournait autour d’eux deux, simplement eux deux.
Le maelström aurait pu durer longtemps encore si Jean n’avait pas avancé d’un pas, brisant la danse comme on brise du verre sous son talon. Le Comte sortit un paquet de cigarette et en tira une avant de l’allumer, toujours sans quitter le visage fermé de l’ex directeur.
- J’ai une question pour toi.
Sa voix était rauque comme s’il avait du mal à prononcer ces mots.
Seth hocha la tête en silence et Jean en profita pour tirer une latte. Sa gorge lui paraissait en feu pourtant il devait continuer jusqu’au bout. Encore un peu. Jean soupira en exhalant une bouffée de fumée.
- Est-ce que tu es vraiment amoureux de ma sœur ?
Voilà c’était dit.
Il n’y avait pas cru quand Joanne lui avait dit qu’elle était au courant pour la véritable identité de Seth. Elle devait vraiment l’aimer pour renier ses convictions sur le Ministère et fermer les yeux sur ses agissements. Elle choisissait donc de le suivre en pleine connaissance de cause. Il restait simplement à Jean un dernier détail à régler avec l’heureux élu. Il voulait être sûr de ne pas laisser sa sœur dans les mains de n’importe qui.
Il voulait être sûr qu’il pourrait la protéger contre les dangers qui l’attendaient.
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MessageSujet: Re: Mission #4 : Bouquet final   Mission #4 : Bouquet final Icon_minitimeSam 22 Mar - 20:45

À proximité, les gens courraient en tout sens pour tenter d’échapper à un loup-garou affamé ou un Mangemort cruel, mais dans ce petit bout de ruelle où se trouvaient les trois anciens Aurors, il y régnait un calme plat mais tout aussi angoissant. Il se dégageait de la scène une atmosphère tendue et électrique, et le moindre mouvement agressif semblait pouvoir tout transformer en une lutte sans merci. Seth le savait, même s’il manquait sa main droite à Jean Delacroix, même si ce dernier devait encore subir les effets des drogues magiques qui lui avaient été administrée avant sa mystérieuse disparition, il n’en restait pas moins un adversaire dangereux. Mais il n’avait plus rien à voir avec l’Auror qu’il fut jadis.
Seth s’attendait à tout, sauf à une question d’ordre conjugal, et il cligna plusieurs fois des paupières avant de saisir toute la profondeur de la question. Jean sentait-il que la balle changeait définitivement de camp ? À défaut de pouvoir convaincre sa sœur, voulait-il s’assurer qu’elle serait en sécurité ? Flint remua à quelques mètres de là, encore complètement sonné par son maléfice, mais Seth n’y faisait pas vraiment attention, il avait ses yeux rivés sur le regard flamboyant de Jean.
- Oui, répondit-il solennellement.
- Très bien. Mais si jamais tu lui brises le cœur ou qu'il lui arrive quoique se soit... Je reviendrai et cette bataille aura l'air du paradis sur terre comparé à ce que je te ferai subir.
Seth eut un petit sourire. Jusqu’au bout Jean aura tenté de protéger sa sœur à son insu.
- Va-t-en Jean. Disparaît de Londres, disparaît de l’Angleterre, et je te promets que ta sœur vivra heureuse.
- C'est ce que j'ai l'intention de faire. Vous et vos batailles me fatiguez, je n'aspire plus qu'à la paix. Hmpf... Puisses-tu régir ton monde de Ténèbres comme tu le souhaites.
Less yeux de Seth se plissèrent. Les Ténèbres ne l’avaient jamais attiré plus que ça, mais le pourquoi de ses propres choix Jean n’en avait aucune idée.
- Il est donc inutile de te proposer de suivre le chemin de ta sœur, de suivre le chemin des vainqueurs ? tenta-t-il sans grande conviction, pressentant qu’il voyait pour la dernière fois le Comte Delacroix, l’homme qui fut son coéquipier, puis son ennemi juré.
- Impossible, non. Vous êtes les vainqueurs d'aujourd'hui mais les perdants de demain. Votre lutte est vouée à se répéter sans cesse tant qu'il y aura des personnes qui garderont l'esprit libre.
- « Il » ne laissera jamais cela se produire. Le Seigneur des Ténèbres a attendu trop longtemps cet instant pour qu’il ne puisse perdurer indéfiniment. Il fit une pause, jetant un œil sur Flint qui tentait en vain de se relever. Adieu alors, Comte Jean-Osten Delacroix. Un léger sourire apparut sur ses lèvres.
- Alors c'est que tu n'es encore qu'un doux rêveur. Adieu, chacal à deux visages, Seth Street. Il se tourna vers Flint avachi sur les poubelles. Laisse le gamin. Il ne mérite point la mort.
Seth posa à nouveau son regard sur le jeune futur ex-Auror. Tout le poussait à refuser, mais s’il avait laissé vivre Jean, il n’avait plus d’argument pour tuer Flint. Dans un sens, Jean lui enlevait un sérieuse épine du pied, il n’aimait pas tuer, encore moins un garçon tel que Flint Dread modèle même de l’innocence et de la pureté. Même les Ténèbres rebutent parfois à étouffer la lumière, pensa-t-il tout en faisant un geste qui se voulait impuissant.
- Amène le avec toi. Il ne fera pas bon vivre pour les Aurors à Londres bientôt, même si cela doit être déjà le cas.
- Parfait, j'avais justement besoin d'un boulet à traîner.
Sans autre forme d’adieux, Jean se dirigea vers le corps de Flint, et l’amena jusqu’au coin de la rue avant de disparaître, laissant seul Seth, qui réfléchissait.
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Samaëlle
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MessageSujet: Re: Mission #4 : Bouquet final   Mission #4 : Bouquet final Icon_minitimeDim 23 Mar - 17:34

Samaëlle plissa les yeux vers l’homme qui la dominait de toute sa hauteur. Morgan Duprès. Elle glissa sa main dans celle de son coéquipier qui la releva sans effort apparent. Alors qu’elle calmait sa respiration saccadée, il tira précipitamment sur son bras, le danger approchait rapidement dans leur direction. Ils se lancèrent un regard éloquent et surent dans l’instant qu’ils n’étaient pas de taille à lutter. Maugrey leur avait bien dit, ce n’était pas leur but, ils devaient sauver des gens. Un regard en arrière suffisait pour comprendre que la moitié de la population périrait si les inferii n’étaient pas arrêtés. Les ordres étaient contradictoires, il s’agirait désormais de faire valoir son courage, ou son instinct de survie, selon qu’on allait sauver, ou fuir.
Mais dans l’immédiat il fallait rester en vie pour pouvoir agir, ils firent volte face et coururent sur plusieurs mètres avant de pénétrer dans une autre ruelle, moins éclairée et déserte. La jeune femme appuya son dos contre le mur et se frotta le front avec sa main libre.
- Vous avez un plan ?
- Attendre des renforts n’est, je suppose, pas recevable ?
- Non. Samaëlle fronça les sourcils, en signe de réflexion. Elle passa la tête hors de la ruelle pour examiner le terrain. On pourrait jouer les tireurs embusqués.
Morgan se pencha à son tour et montra du doigt deux immeubles l’un en face de l’autre.
- Postés là et là, on ferait des trous dans leurs rangs. Ce n’est pas grand chose, mais ça serait déjà de la charogne en moins.
Samaëlle hocha la tête. Les créatures étaient programmées pour tuer, pas pour réfléchir. S’ils faisaient attention à ne pas se montrer, les morts vivants, tel un troupeau d’agneaux, continueraient leur route sans leur prêter attention.
- Si un mangemort se cache parmi eux, on est fichu, on sera séparé et pris au dépourvu. Si l’un de nous deux se fait surprendre, il lancera des étincelles rouges pour un mangemort et bleus si c’est un loup-garou. Passé un délai de dix secondes, l’autre est considéré comme perdu. Acceptez-vous ces termes ?
La mine grave, l’équipier n°4 semblait perdu dans ses pensées. Il releva finalement les yeux vers elle.
- Si vous n’utilisez pas le bon sortilège, votre présence sera inutile. Pouvez-vous utiliser l’inferno ? Il la fixa, curieux.
Le rythme cardiaque de Samaëlle s’accéléra, elle agrippa le mur derrière elle. Elle n’avait pas osé tenter un sortilège en rapport avec le feu tout à l’heure car son esprit avait été affaibli récemment et elle avait peur de sombrer, malgré toute l’aide que Sawyer lui avait apporté dans ce domaine. En pensant à lui elle serra dans son poing le briquet qui ne l’avait pas quitté. Elle respira profondément, se mit en équilibre total sur ses pieds, leva la tête et lui fit un signe déterminé d’acquiescement.
D’un commun accord ils transplannèrent chacun dans un bâtiment et se postèrent à une fenêtre. Ils se firent un signe de la main pour savoir exactement où était l’autre puis ils se cachèrent, attendant avec patience l’arrivée proche des forces ennemies.
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Hélène Anderson
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MessageSujet: Re: Mission #4 : Bouquet final   Mission #4 : Bouquet final Icon_minitimeDim 23 Mar - 18:26

Hélène avait mis plusieurs minutes à se reprendre après son altercation avec Sawyer. L’amour qu’elle lui portait le rendait à la fois plus précieux, et plus dangereux à ses yeux. Lui qui était si fort, si fier sans le montrer, il n’avait pas besoin d’elle dans l’enfer de Londres, mais elle avait terriblement besoin de lui. Essuyant une dernière fois ses joues, elle se mit à trotter vers la provenance des cris. Maugrey avait raison, à eux quatre ils ne pouvaient presque rien contre la grande machine de la guerre qui s’était enclenchée, ils pouvaient juste tenter de limiter les dégâts.
Les loups-garous bondissaient sur leurs victimes, les dragons atterrissait parfois pour enflammer les rues, les géants se contentaient de marcher et d’écraser, tout n’était plus qu’un gigantesque chaos. Elle ne savait pas par où commencer, face à l’immensité de sa tâche. Sawyer aurait su lui, elle aurait souhaité qu’il reste à ses cotés, mais il était de ces âmes solitaires avec qui il est dur de partager leurs compagnies.
Maugrey était sorti lui aussi de la Bonne Barbe de Merlin, sans la voir. Sa baguette en main, il avait transplanné directement lorsqu’il avait vu ce qu’il se déroulait sous ses yeux. Le vieux lion savait parfaitement ce qu’il avait à faire, peut-être était-il allé prêter main forte aux Aurors pour affronter les Mangemorts, peut-être avait-il une autre idée en tête, elle en tout cas n’en avait aucune.
Un loup venait d’apparaître juste devant elle. Il semblait poursuivre un jeune homme sans qui courrait le plus loin possible, mais la bête eut tôt fait de le rattraper. Accroupi sur sa victime, il ouvrit sa gueule en grand, et un maléfice rougeâtre passa devant son museau. Il détourna la tête vers Hélène, visiblement énervé d’être ainsi dérangé au moment du repas. La jeune femme n’aimait pas ça, elle n’était pas aussi habile que Sawyer. Elle lança un maléfice mais la bête l’esquiva et se jeta sur elle, ce fut un sortilège étranger qui la colla contre le mur de béton plusieurs mètres à sa gauche. Hélène tourna vivement la tête, pour apercevoir un grand et gros bonhomme aux épaules larges qui tenait une baguette encore fumante.
- Gros Bill ! cria-t-elle, agréablement surprise par l’identité de son sauveur.
- Fiche vite le camp Hélène, tu n’es plus en sécurité nul part maintenant, dit-il essoufflé.
Hélène savait ce qu’il lui signifiait. Longtemps elle avait pu se balader en toute impunité dans les bas-fonds de Londres, protégée par Idilsur, Rowan et tout les autres, mais maintenant que ces mêmes bas-fonds étaient la propriété entière du Seigneur des Ténèbres, les règles ne seraient plus les mêmes.
- Tu dois quitter Londres, si Il gagne cette bataille, tout les employés du Ministère seront sûrement interrogés très durement, toi y compris ! Un grand dragon bleu azur plongea vers eux et ils se baissèrent juste à temps, le laissant les survoler avant d’atterrir plusieurs dizaines de mètres plus loin. Vite ! Part chez Rowan si tu ne sais pas où aller, il t’indiquera un lieu en sécurité !
- Mais je dois rester ! Je dois aider les gens !
- Et toi, qui t’aidera Hélène ? Londres n’est plus sûr, même pour une jeune femme aussi habile que toi.
Hélène secoua la tête, sans trouver les mots pour lui expliquer. Elle entendit une sorte de cri, qui n’annonçait rien de bon, et tourna la tête juste à temps pour voir le dragon cracher vers eux une longue gerbe de flamme. Ils s’écartèrent l’un de l’autre pour la laisser passer. Hélène savait qu’elle ne pourrait pas faire comprendre à Bill, qu’il était trop brave et protecteur pour la laisser combattre. Aussi, elle transplanna vers un quartier éloigné, de sorte qu’il ne put l’en empêcher.
Quelque chose au plus profond d’elle-même lui fit sentir que c’était la dernière fois qu’elle voyait Bill Sporson, alias Gros Bill, tenancier de La Chique du Gobelin.
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Morgan Duprès
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Morgan Duprès


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MessageSujet: Re: Mission #4 : Bouquet final   Mission #4 : Bouquet final Icon_minitimeMar 25 Mar - 16:17

Nonchalamment assis le dos contre le mur et les fesses par terre, Morgan comptait les fissures dans le mur en face de lui. Le journaliste tentait de vider son esprit, il ne voulait pas avoir peur, il voulait toucher ses cibles, et que tout ça s’arrête au plus vite. Il aimait courir à l’aventure lorsque celle-ci était déjà terminée, il n’était pas réellement un homme de terrain et ne le serait probablement jamais. Il leva sa main à la hauteur de ses yeux et l’examina comme si c’était la première fois qu’il la voyait. Il se demandait ce qu’il était capable de faire avec. Pourquoi Maugrey l’avait choisi lui en particulier ? Il avait peut-être un talent extraordinaire caché, quelque chose que tous lui envierait. Il sourit à cette pensée. Ce qu’il avait pu observer des Forces Spéciales Magiques l’avait laissé perplexe. En relisant toutes les notes qu’il avait prises sur ses aventures et celles de ses coéquipiers, il n’avait pour la plupart rien décelé de bien extraordinaire. Il lui restait des secrets à percer. Quand tout serait terminé, il publierait une chronique dans un journal populaire et serait acclamé comme celui qui aura fait la lumière sur les Vénitiens, ces héros -ou kamikazes - ayant fait la guerre au Lord des Ténèbres. Il éviterait bien sûr de mêler son nom à tout ça, se plaçant comme un spectateur extérieur extrêmement privilégié. Il pourrait même étoffer un peu son écrit, rajoutant une touche dramatique sur la mort de plusieurs membres et la folie dévastatrice de Sawyer, journaliste à la double vie. Une pierre deux coups. Il évincerait ainsi son tenace adversaire et atteindrait le sommet de la renommée. Morgan se voyait déjà couronné de gloire, sa tête de dandy connu de tous – et surtout des demoiselles qu’il aurait encore moins de mal à séduire.

Un long râle le tira soudainement de sa rêverie, il se retourna et, à quatre pattes, la tête dans l’entrebâillement d’une vitre brisée, vit que le combat avait commencé. Un inferius en feu, les bras ballants, courait dans tout les sens. Avec un peu de chance il en enflammerait un autre. Un regard pour l’immeuble en face, le jeune homme vit le bout d’une baguette pointer vers l’extérieur. Il soupira et renonça à énoncer dans son petit carnet noir l’incapacité de n°6 à faire certains sorts. Cela aurait rajouté du pathétique, il lui faudrait trouver autre chose pour remplacer ce fait là.
Il jeta à son tour plusieurs sort, au hasard dans la masse de corps putrides et vit avec plaisir que son talent de duelliste, bien que ça n’en soit pas totalement un, n’avait rien perdu de son efficacité. A ce rythme là, ils pourraient jeter des sorts toute la journée que la troupe d’inferi ne serait diminuée que de moitié. Il lui faudrait quelque chose de plus définitif, mais il ne voyait pas quoi. Un ombre passa alors au dessus de son bâtiment, et un bruit de toile froissée lui fit lever la tête. Il jura. Les ailes du dragon avaient crée un trou d’air qui ébouriffa ses cheveux. Les mangemorts et Voldemort n’étaient pas stupides, ils ne plaçaient pas sur la même ligne inferi et dragon, ces derniers pouvant anéantir d’un souffle un tiers du bataillon de zombies. C’était exactement ce qu’il lui fallait. Il choisit tout d’abord un sort qui attirerait l’attention de la bête. « Flambios », un fouet de feu se créa au bout de sa baguette, il en donna un coup vif sur le jarret du dragon qui se mit à la verticale sous le coup de la surprise avant de se retourner, furieux. Peu importait désormais au sorcier qu’on voit sa position. Dans quelques instants, tout serait peut-être nettoyé. L’animal aérien avait fait demi-tour et se dirigeait dans la direction des deux tireurs embusqués, et donc de ses alliés les inferi.
Content de son piège, Morgan récita avec entrain la formule de conjonctivite qui toucha directement les yeux de la bête. De douleur, celle-ci chercha à se poser, et trouva sous ses immenses pattes le toit branlant de l’immeuble où se terrait Samaëlle. Des fissures larges de plus d’un mètre se dessinèrent sur les murs qui ne tiendraient pas longtemps. D’un moment à l’autre, tout s’effondrerait, et le corps de son équipière serait ensevelie avec. Le dragon secouait violemment la tête de droite à gauche, poussant d’atroces gémissements. Lorsqu’ils se turent, un filet de fumée sortait de ses naseaux. Ohoh. Un mauvais pressentiment saisit Morgan. Il fallait qu’il déguerpisse et vite, car l’animal semblait prêt à souffler le feu de l’enfer ! Il n'avait pas le temps d'aller chercher Samaëlle, si celle-ci n'avait pas réagit à temps, elle était perdue.

Il jeta un dernier regard bizarre vers la fenêtre où était apparue la baguette de son équipière et transplanna. Le plop de son départ fut couvert par le dragon qui crachait ses flammes et le bâtiment le supportant qui s’effondrait. Certains inferi furent écrabouillés, d’autres carbonisés, selon qu’ils se trouvaient proches ou non des lieux de la chute. Tout le quartier finit par s’embraser.
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Maugrey Fol Œil
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MessageSujet: Re: Mission #4 : Bouquet final   Mission #4 : Bouquet final Icon_minitimeMar 25 Mar - 20:03

Alors qu’il grouillait habituellement de la masse des fonctionnaires qui se bousculaient sans gène, le Ministère était incroyablement vide. Maugrey Fol Œil boitait seul dans le grand Atrium, sa jambe de fer claquait sur le sol et son œil magique s’agitait de façon paranoïaque en tout sens, à l’affût de la moindre présence hostile. Il avait prévu de faire ce qu’il venait d’accomplir depuis plusieurs jours, et il avait voulu le faire avant que les forces ennemis n’arrivent, mais vraisemblablement l’heure avait été avancée. Il grommela un juron. Le Ministère qu’il avait servi tout le long de sa vie allait probablement s’effondrer, bouffé de l’intérieur par le ver immonde qu’était Seth Street… dire que c’était lui qui l’avait accueillit lors de son entrée au sein des Aurors ! Etait-il déjà dans l’autre camp alors ? L’avait-il si facilement berné depuis le début ?
Depuis plus d’un an il se sentait fatigué, son corps avait vieilli, marqué à jamais par ses erreurs passés, et il n’aspirait qu’à prendre une longue et vrai retraite. Il avait tenté de résister autrement, il avait trouvé de bons sorciers, mais le tout n’était qu’une demi-réussite. Sa plus belle trouvaille était sans conteste Sawyer, un sorcier d’exception doté d’un esprit vif, un vrai génie, et il ne pouvait nier sa faiblesse à son égard, comme celle d’un père vis-à-vis de son fils.
Maugrey s’arrêta l’espace d’un instant, cherchant à l’aide de ses deux yeux, mais à des endroits différents, où était cette fichu zone de transplannage. Par une maigre mesure de sécurité faite à la va-vite, on ne pouvait que transplanner de l’intérieur vers l’extérieur du Ministère, et le réseau de cheminette avait été interrompu. Le seul moyen d’y entrer était de passer par les quatre passages semi-magiques, qui n’était absolument sous aucune surveillance. Nul doute que lorsque les forces de l’Ordre des Ténèbres auront fini d’en découdre avec celle ministérielle, il suffirait à Lord Voldemort de passer par la cabine téléphonique pour s’y introduire.
La colère envahit le corps de Maugrey ; de son temps le Ministère n’était pas aussi incompétent ! Même s’il savait que tout cela était en partie la faute de Street, le Magenmagot aurait du prendre certaines décisions qui tenaient uniquement du bon sens. Sa colère emplie son corps d’une nouvelle et vigoureuse énergie, et tandis qu’il avançait au centre du hall, il l’aperçut.
Il n’avait pas vraiment changé depuis la première guerre ; il avait toujours ses deux yeux rouges, d’un rouge bien plus flamboyant que celui des SangDragons, et son visage, même fortement marqué par la noirceur de son âme, il gardait sur son visage des fantômes de son élégance d’autrefois. Il était enveloppé dans un long manteau de laine noire qui contrastait avec l’extrême pâleur de sa peau, et marchait à pas léger, un sourire diabolique sur ses fines lèvres. Oui, Lord Voldemort était toujours aussi infernalement effrayant.
Un silhouette se détacha sur sa gauche ; Maugrey reconnut Severus Snape, visiblement parfaitement à l’aise aux cotés de son « Maître », un sourire fier qui disparut cependant lorsqu’il aperçut le vieil Auror.
Maugrey ne bougeait plus, presque paralysé par cette terrible vision. Son cerveau marchait à cent à l’heure, mais il ne semblait pouvoir échapper à un duel face au sorcier considéré comme l’être le plus talentueux qu’ait engendré le monde magique mis à part Albus Dumbledore.
Voldemort s’avança, et son pas était si léger qu’on aurait dit qu’il marchait sur des nuages.
- Qui aurait cru que tu servais encore le Ministère, Maugrey, lui lança-t-il, le ton arrogant.
L’œil normal de Maugrey fixait les yeux incandescent de Voldemort, mais son œil magique lui, scrutait Snape qui avait sur le visage une expression à la fois indécise et embarrassée.
Reportant son double regard Voldemort, Maugrey fit un imperceptible mouvement de la tête de gauche à droite, espérant qu’il serait compris, avant d’hausser le coin de ses lèvres en un sourire résolu.
D’un geste d’une extrême rapidité, il brandit sa baguette face à lui et en fit jaillir un éclair pourpre. Mais Voldemort fit un mouvement rotatif du bout de sa propre baguette magique et le sortilège fut totalement aspiré par un tourbillon grisâtre. Maugrey allait lancer un nouveau maléfice lorsque Voldemort prononça calmement ;
- Te faire longuement souffrir aurait été un plaisir, mais je n’ai pas de temps à perdre avec toi, Maugrey.
Il fendit horizontalement l’air face à lui avec sa baguette, et presque instantanément Maugrey eut l’impression qu’on lui ouvrait le ventre d’un coup d’épée. Il hurla de douleur et un flot de son propre sang jaillit de son abdomen et dégoulina à ses pieds, avant qu’il ne chute lourdement.
Voldemort l’observa un court instant, avant de l’enjamber et de s’avancer plus profondément dans le cœur du Ministère. Snape derrière lui fit de même, mais lorsque l’œil magique de Maugrey le fixa, il hocha fermement de la tête avant de suivre son Maître.
Poussant un gémissement de douleur, sa main tentant en vain d’arrêter le flot de sang qui s’échappait de sa large plaie, il tenta de se redresser. Serrant un peu plus les dents, il chancela jusqu’à la cabine téléphonique, décrocha le téléphone et composa le numéro. Lorsque la cabine le remonta jusqu’à dans la ruelle, il rampa jusqu’à la rue principale ou la foule des moldus s’agitait. Il plongea sa main dans le col de sa veste pour y pécher son médaillon de Commander, et du pouce, appuya avec fermeté sur le chiffre I, avant de tendre sa baguette et de murmurer d’une voix fragile « Spero patronus » en gardant serré la plaque de métal entre ses doigts sanglants. Une forme argenté fusa au milieu de la cohue à la recherche d’une seule personne, tandis que la vue de Maugrey se troublait sous l’intensité de la douleur.
- Sawyer… murmura-t-il.
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Jean Delacroix
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MessageSujet: Re: Mission #4 : Bouquet final   Mission #4 : Bouquet final Icon_minitimeMer 26 Mar - 1:05

La vision du haut de cet immeuble en construction était apocalyptique. Des feux brûlaient aux quatre coins de la ville tandis qu’il s’en élevait une fumée épaisse et noire, cachant la lumière du ciel. Un peu partout bourgeonnait les têtes de morts à langue de serpent, pendant que les crépitements des flammes parvenaient à peine à couvrir les hurlements des habitants affolés.
Jean regardait cet immense brasier avec une indifférence non feinte. Peu lui importait que demain il ne reste que des cendres. Peu lui importait que moldus et sorciers meurent par milliers en cette funeste veillée. Peu lui importait les pleurs, les larmes et le sang qui couleraient. Il était aussi vide qu’un inferii pouvait l’être.
Il avait allongé le gamin à côté de lui, à même le sol. La seule raison qu’il l’avait poussé à récupérer le corps c’était que le gosse lui avait sauvé la vie. Il n’avait fait que lui rendre la pareille. A présent ils étaient quittes et dès qu’il se réveillerait, Jean ferait ses adieux à Flint et partirait. Il n’avait que trop traîné en ces lieux et n’aspirait plus qu’à les quitter.
- Toi aussi tu les entends ?
Jean n’esquissa pas un geste. Il resta immobile à contempler le spectacle qui se déroulait sous ses yeux : deux dragons se disputaient le toit d’un building en crachant des flammes, ce qui avait pour effet de faire encore plus de dégâts.
- Entendre quoi ?
- Les tambours. Tu n’entends pas les tambours sonner ?
Le Comte haussa les épaules. Il n’était pas d’humeur à l’écouter déballer ses âneries. Il était même la dernière personne à qui il avait envie d’adresser la parole. Pourtant, comme à chaque fois, il ne put s’empêcher de répondre à la provocation :
- Je n’entends rien. Il fit une pause pour chercher ses mots. Tout n’est plus que silence. C’est exactement comme si je me retrouvais en apnée et que je ne parvenais plus à remonter à la surface. Non… Que je ne voulais plus remonter. Parce que tout autour de moi n’est plus que paix et quiétude.
Vaan vint s’asseoir à côté de Jean, sur une caisse à sa droite. Il sortit un cigare de sa poche et se mit à fumer. Il ne semblait pas se préoccuper de toute la fumée qui obscurcissait déjà le ciel, comme s’il n’y en avait pas déjà assez.
- C’est triste je trouve. S’il n’y a plus rien à entendre, c’est que tu n’apprécies plus rien. Un peu comme si tu étais déjà mort.
- J’aimerais l’être. Oh, combien j’aimerais l’être !
Le père de Jean tourna son visage vers son fils. On pouvait lire derrière ses lunettes en demi-lunes une immense tristesse. C’était la première fois que Jean voyait Vaan aussi sérieux et cela faillit le surprendre. Pourtant il se reprit à temps et détourna rapidement le regard avant de se sentir gêné.
- Arrête de me regarder comme ça. Il n’y a pas de mal à vouloir mettre fin à une vie comme la mienne.
- Pourtant tu marches encore dans les flammes. Qu’est-ce qui te retient ici-bas ? Si tu veux tellement mourir, pourquoi ne te jettes-tu pas de cette fenêtre et attendre que tu te vides de ton sang ?
Jean n’avait qu’une seule réponse logique à ces questions. Il lui restait encore des gens à qui il était attaché. Des personnes qu’il ne pouvait pas abandonner. Le silence n’était pas encore total. En réalité, les tambours, il les entendait encore résonner, mais de manière distante comme s’ils étaient très éloignés.
Il regarda encore une fois l’univers infernal qui s’étendait sous lui. Il n’y avait rien à espérer d’un monde tel que celui-là. La roue de la destruction ne s’arrêterait jamais, mieux valait fuir. Peu importe où. Fuir et garder les personnes chères à son cœur en vie aussi longtemps que ses forces le lui permettrait. Pour cela il lui fallait rester vivant.
Mais en dehors de cela, et malgré tout ce qu’il pouvait dire ou ressentir en son for intérieur il y avait une autre raison qui l’empêchait de sauter. Quelque chose de plus primaire encore que protéger sa famille. Une profonde angoisse venue du fonds des âges. C’est cette raison qu’il choisir d’évoquer devant son père :
- J’ai peur de mourir. Il n’y a pas de vie dans le néant.
- Tu ne crois donc en rien ?
- Non. Des êtres comme nous ne peuvent pas avoir la foi. Et même si nous l’avions ce n’est pas au Paradis que nous irions.
- C’est une bien sombre vision des choses que tu as là. Une vie n’est qu’une vie, si Dieu nous a créé si faible c’est bien pour nous voir nous entretuer, à condition qu’il ne se fiche pas complètement de nous et de notre misérable existence. Nous sommes donc les meilleurs candidats pour le Paradis.
Jean secoua la tête. C’était n’importe quoi, Vaan délirait complètement.
- Regarde, nous en avons la preuve sous nos yeux, Vaan décrivit un large arc du revers de sa main en désignant la ville devant lui. Tous ces sorciers qui tuent ne valent pas mieux que nous. Pourquoi tuent-ils d’après toi ?
- Pour le pouvoir… Pour survivre...
- Non !
Vaan secoua vigoureusement la tête, faisant voler ses longs cheveux blancs autour de son long visage fin.
- Non, c’est pour le plaisir. C’est dans la nature humaine. Ils se voilent juste la face pour vivre en société comme ça ils se sentent plus fort et en sécurité mais ils redeviennent eux même pour le moindre oui ou non de travers. Il y a toujours eu des guerres et il y en aura toujours.
- Oui je sais. Celle-ci n’est qu’une bataille d’une longue guerre qui ne s’éteindra jamais.
Jean baissa la tête un moment, réfléchissant aux paroles de Vaan.
- Quel rapport avec Dieu et la foi ?
- Nos actes ne sont ni bons ni mauvais. Il n’y a pas de raison d’aller au Paradis ou aux Enfers. Pas tant que nous restons nous-mêmes. Pas tant que nous restons… humains.
- Pour toi tuer c’est être humain ? Et c’est moi qui aie une vision lugubre des choses ? Tu es dégoûtant !
Le père de Jean éclata de rire comme si son fils venait de lui balancer la dernière blague à la mode. A côté, Jean fulminait. Il retrouvait la personne qui tournait en dérision chacune de ses paroles, qui ne le prenait jamais au sérieux.
- Mais être humain c’est dégoûtant. A toi de voir si tu as envie de vivre en te voilant la face comme tous ces abrutis qui se font joyeusement sauter la cervelle en ce moment même ou accepter ce que tu es et vivre enfin pleinement. Il n’y a aucune raison à notre existence. Nos actes n’ont aucun sens, pas plus que nos vies. Nous n’avons pas à nous soucier des autres, tu l’as très bien compris. Toutes ces personnes qui vont mourir ce soir, vas-tu culpabiliser parce que tu ne les as pas aidées ? Non. A quoi bon se tourmenter puisque si ce n’est pas toi qui les tues, un autre le fera ? Tout ce que l'on a faire c'est réaliser ce qui compte pour nous, ça n'a pas de sens en soi mais en tant qu'humain nous devons nous efforcer de le faire, peu importe les choses qui n'ont pas d'importance ou les moyens d'y parvenir, nous n'avons pas à nous soucier de choses qui n'ont pas de sens.
En entendant ces mots Jean ne put réprimer un frisson d’angoisse. Il était vrai que la mort de tous ces gens lui était indifférente mais tuer entre tuer directement quelqu’un et laisser mourir quelqu’un pour sauver sa propre peau, il y avait quand même une grande différence.
Il observa ses chaussures comme si c’était la chose la plus intéressante présente dans la pièce. Même s’il y avait un fond de vérité dans les dires de Vaan, il ne pouvait accepter que toute sa vie était inutile et vide de sens. Il devait protéger certaines personnes, pas toutes mais certaines. Voilà quel était son rôle, ce qui lui permettait encore de se lever le matin et de continuer à vivre en ce monde. Mais penser qu'en réalité tout cela était inutile... Lui faire penser ça reviendrait à le tuer.
- Plutôt mourir que de reconnaître que tu as raison.
Vaan désigna l’ouverture de la main.
- Vas-y, saute alors, invita-t-il son fils. Tu ne veux pas le reconnaître mais tu sais que j’ai raison, c’est dans tes tripes. Tu connais la vérité. Accepte-la et saute.
Voyant que Jean ne bougeait pas un muscle il se mit à rire de plus belle, le son de sa voix emplissant toute la pièce comme un énorme instrument de musique.
Jean détourna la tête du visage hilare de Vaan pour tomber nez à nez avec celui, endormi de Flint.
Soudain, le gamin se mit à grogner et à bouger, les sourcils froncés comme s’il souffrait ou qu’il était en colère. Puis il ouvrit brusquement les yeux et se mit sur les coudes, respirant à grandes goulées comme après un cauchemar.
- Que… ?
- Ne t’en fais plus, gamin. Le grand méchant loup est parti.
Flint dévisagea le Comte avec un air un peu perdu, puis, reprenant ses esprits, il s’assit en tailleur et secoua sa tête pour se remettre les idées en place. Il se la prit un instant dans les mains et fixa le sol.
- Pourquoi as-tu sauvé ce gosse ? Je croyais que ton rôle était seulement de protéger les personnes que tu aimes.
- Je n’ai pas de réponse valable… Peut être que c’est parce que je suis humain. Donc ce que je fais n’a pas de sens ?
Jean secoua la tête.
- Depuis le début cette conversation n'a aucun sens...
Vaan hocha lentement la tête et jeta son cigare par la fenêtre. Jean observa le mégot décrire une courbe avant de disparaître dans l’obscurité en tournoyant.
- Voilà, tu as compris. J’espère que tu les entends maintenant. Les tambours.
Après quelques secondes, les yeux de Flint se tournèrent vers le Comte, il avait les sourcils toujours froncés mais son regard était moins vaseux.
- Vous parliez à quelqu’un ?
Jean regarda la caisse sur laquelle Vaan s’était assis en arrivant. Il n’y avait personne.
Puis, il enleva ses lunettes et se mit à les nettoyer avec un bout de son manteau. Une fois propres, il les replaça sur son nez et regarda enfin le jeune auror.
- Non. A personne.
Juste à moi-même, compléta-t-il mentalement.
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Morgan Duprès
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MessageSujet: Re: Mission #4 : Bouquet final   Mission #4 : Bouquet final Icon_minitimeMer 2 Avr - 11:49

Une brume épaisse, suffocante avait envahie la ville, rendant à la perfection l’ambiance d’un film d’horreur. Un frisson parcourut l’échine de Morgan. Il n’aimait pas ça. Mais alors pas du tout. Il rangea sa baguette, enfonça profondément ses mains dans ses poches et sa tête dans son manteau. Il était dans une cuvette et avait l’entière conviction que s’il arrivait jusqu’à une colline ou un quartier surélevé, il verrait enfin quelque chose. La poussière des bâtiments détruit et la fumée des feux lui piquait les yeux, entraient dans sa bouche, ses narines, le faisait tousser. A ce rythme là il ne passerait pas inaperçu longtemps et finirait étouffé. Des cris à sa droite le firent sursauter et s’éloigner précipitamment de l’endroit. Il était seul et en aveugle, ce n’était pas le moment de jouer les héros. Il n’avait plus qu’une envie ; sauver sa peau.
Trébuchant et maladroit, Morgan continua sa route. Il s’arrêta et grommela, plissant les yeux. N’était-il déjà pas passé par là ? Le journaliste soupira et se passa la main dans les cheveux. Même s’il transplannait, il avait 70% de chance de se retrouver dans un endroit identique, mais avec toute sortes de monstres hideux en prime. Sortant sa baguette et s’approchant d’un mur, il chercha le nom d’une rue et finit par en trouver une. « Adversity Street ». Il faillit rire, mais se contenta d’un rictus. Il éteignit sa baguette et avança tout droit, il finirait bien par arriver quelque part.
Une demi-heure plus tard, il était aux abords de la ville, et seule la lumière de la Lune éclairait les environs. Il s’assit sur une pierre et regarda le paysage. On était loin de la bataille qui faisait rage à Londres. Il ne savait pas à quel point il se trompait. Morgan profita des instants de paix qui lui étaient accordés. Pour rien au monde il ne retournerait dans ce piège à rats. Pas même tout les beaux discours ou les menaces terrifiantes de Maugrey ne le ferait changer d’avis. Son corps était fourbu de tout ce stress, ces combats et sa fuite presque criminelle. Il bailla et s’étira avec désinvolture avant de se remettre sur ses deux pieds. Bien. Il lui fallait trouver un abri pour finir sa nuit tranquillement. Demain matin il reviendrait et aiderait les survivants, comme on le lui avait demandé. Il avait aussi un article à écrire sur tout ces évènements, il se voyait déjà faire les gros titres.
Sa victoire contre le dragon, la chute du bataillon d’inferi, tout ça lui avait laissé un goût de réussite dans la bouche, et jamais il n’aurait douté que tous avait bénéficié du même talent, de la même chance que lui. L’issue de la guerre paraissait presque évidente, son bon sens lui faisait défaut. Le surlendemain il irait travailler normalement, lorsque la ville serait remise en état par une horde de sorciers affairés. Pourquoi en douter ? Il n’avait jamais connu que ça, lui, le jeune français immigré.
De mémoire il lui semblait qu’un petit village paisible se trouvait à plusieurs miles d’ici. Il s’apprêtait à transplanner lorsqu’une forte secousse le fit tomber par terre. Un tremblement de terre ? Le jeune homme fronça les sourcils, c’était inattendu. Il regarda vers l’ouest et perdit le peu d’indifférence qu’il lui restait. Il poussa un juron, mit sa main sur son crâne, ria nerveusement. Il devait rêver, d’où sortait tout ces immenses êtres ? Une dizaine de géants avançaient, détruisant tout sur leur passage, et s’apprêtait à piétiner Londres.
La réalité sauta aux yeux de Duprès, le ministère, affaiblit déjà, serait bientôt réduit en cendres, ainsi que toute vie superflue aux yeux de celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. L’espoir n’était plus qu’une dérisoire illusion. Choqué, il transplanna dans le village où il espérait être en sécurité. A son arrivée il dut user de sa baguette car tut était plongé dan le noir. Il ralluma les quelques réverbères, regarda à droite, à gauche, et vomit tout ce qu’il avait dans le ventre. Il était seul, et autour de lui, des centaines de corps mutilés, écrasés, baignant dans leur sang. Quelques pans de murs subsistaient lamentablement, ruines d’un massacre récent. Les géants ne sont pas des êtres intelligents par nature et tel le rhinocéros, vont tout droit sans s’arrêter, fonceur et destructeur. Ca n’avait été que des cailloux et des fourmis pour ces bêtes à ressemblance humaine.
Quand Morgan n’eut plus rien à rejeter, il se détourna, des larmes dans les yeux, marchant vers le soleil levant. Il était temps de retourner au pays, de se détacher de tout ça, d’oublier. Peut-être suivrait-il l’exemple de son père, finalement…
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Samaëlle
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MessageSujet: Re: Mission #4 : Bouquet final   Mission #4 : Bouquet final Icon_minitimeMer 2 Avr - 13:44

Samaëlle fit craquer les articulations de ses membres supérieurs et de son cou, enchaîna avec quelques flexions et s’installa à la fenêtre, à l’affût de sa première victime. Son corps était tendu dans l’attente, prêt à agir au moment opportun. Mais dans sa tête, Samaëlle était rongée de doutes. Arriverait-elle vraiment à lancer ce sort de feu ? Elle avait appris à l’affronter, mais le jeter ? Faire subir à des créatures le même sort que celui de ses parents, était-ce dans ses cordes ? Elle essuya une goutte de sueur qui perlait sur son front. Elle ne voulait pas, ne voulait plus être inutile. La jeune femme regarda les environs et vit une petite fille qui pleurait, son genoux écorché et un inferius s’approchant dangereusement d’elle. Elle n’eut pas le temps d’hésiter et récita la formule avec toute la conviction qu’elle put. Un grand soulagement allégea le poids de ses épaules lorsqu’elle vit des flammes léchant le corps de la créature. Une mère inquiète et affolée se précipita vers son enfant, le prit dans ses bras et s’en alla en courant. Samaëlle ne put s’empêcher de sourire avec tendresse. C’était déjà une vie de sauvée. Elle n’eut besoin d’attendre que quelques secondes avant que d’autres inferi soient touchés, œuvre certaine de l’équipier n°4.
La jeune femme s’apprêtait à réitérer son geste lorsque le vol d’un dragon attira son regard. Elle frissonna de terreur, elle n’aimerait vraiment pas se retrouver face à ce genre de bestiole immonde. Reportant son regard sur la rue, elle vit plusieurs hommes s’échapper en courant d’un lieu qu’elle ne devinait pas de sa position. Elle tendit l’oreille aux cris et son cœur se serra.
-Fuyez ! Le traître Delacroix est par là ! C’est un diable, courrez si vous tenez à la vie !
Samaëlle hésitait grandement sur la meilleure conduite à tenir. Elle ne pouvait pas abandonner son poste et son coéquipier, mais il était sûr qu’elle ne reverrait jamais Jean si elle ne saisissait pas cette occasion. Indécise, elle était aussi immobile qu’une statue, fixant la fenêtre en face. Finalement elle fit un geste fictif de soldat comme signe d’adieu à Morgan, se leva rapidement, prit ses affaires et descendit quatre à quatre les marches de l’escaliers branlant de l’immeuble. Elle rasa les murs pour ne pas s’exposer aux regards et se dirigea dans le sens opposé des sorciers qui étaient partis. Il n’était peut-être pas trop tard.
En marchant elle réfléchissait à ce qu’elle lui dirait si elle arrivait effectivement à le voir. Son cœur s’accéléra, elle n’avait l’impression d’avoir vécu que pour ce moment, qu’il soit bref ou long, mais qu’il existe au moins. Elle avait peur qu’il ne la reconnaisse pas, qu’elle n’ait été qu’un bref divertissement à ses nombreux problèmes. Son ventre rugit, elle ne se reconnaissait pas, son corps la trahissait, trahissait ses émotions. Samaëlle accéléra encore le pas, pourvu qu’il soit là !
Mais où pouvait-il bien se cacher ?
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MessageSujet: Re: Mission #4 : Bouquet final   Mission #4 : Bouquet final Icon_minitimeSam 5 Avr - 11:59

Cela faisait des années qu’il attendait ce moment, et enfin il se réalisait. Voldemort avançait à grands pas dans l’Atrium du Ministère, se délectant autant de sa vacuité que de sa vulnérabilité. La grande administration lui était comme offerte. Il marchait au milieu de papiers et documents qui jonchaient le sol, ainsi que des tables qui avaient été renversées dans la panique, docilement suivi par Severus Snape.
Une grande et puissante frénésie s’empara de lui ; plus rien ne pouvait l’arrêter désormais. L’Ordre du Phénix n’était plus, toutes les forces aurores affrontaient en ce moment même la gigantesque armée qu’il avait patiemment regroupée, et même ce vieux taré et pathétique Maugrey Fol Œil était en train d’agoniser en même temps qu’allait mourir la démocratie ministérielle.
Il se tourna vers Severus Snape, qui marchait derrière lui presque religieusement. Il l’observa un instant, lui l’avait bien servi, lui serait bien récompensé, son fidèle serviteur. Voldemort montra le grand Atrium du bout de sa baguette ;
- Le Ministère s’offre à moi, et avec lui les grands secrets qu’il m’a si longtemps caché. Tout commence vraiment ici Severus, le règne des Ténèbres, la mort du garçon, des choses dont tu n’as même pas idée nous sont désormais accessibles !
Le Mangemort face à lui eut un sourire malveillant, et hocha doucement de la tête.
- Oui Maître, le Ministère est vaincu. Le monde magique s’offre à vous désormais, la victoire est totale.
Satisfait, Voldemort se tourna vers l’ascenseur et l’ouvrit d’un mouvement de sa baguette magique. Ils y rentrèrent et il appuya à l’aide de son long doigt blanchâtre sur le bouton doré qui amenait l’ascenseur à l’étage de la Justice Magique.
Il restait à Voldemort une dernière chose à faire, pendant que les deux armées se livraient une guerre sans merci au centre de Londres. Lorsque ses Mangemorts fourbus par la grande bataille rentreraient à leur tour dans le Ministère, ce serait le signe d’une fin, et d’un début.
Ils marchèrent silencieusement le long d’un couloir fait de pierres noires, faiblement éclairé par des torches éternelles, avant d’arriver devant une massive porte de bois vernis. Voldemort refit un mouvement avec sa baguette magique, et la porte s’ouvrit avec fracas sur la grande cour du Magenmagot. Elle était constituée d’une série d’estrades circulaires, habituellement remplie de ses membres. Mais là, un seul homme se tenait présent. Il avait un visage marqué par la fatigue et le stress, ses lunettes étaient sur le point de tomber du bout de son nez, et son regard était perdu, comme ailleurs. Les deux mains croisées, assit sur le siège qu’occupait ordinairement le président, il tourna faiblement la tête vers Voldemort et Snape.
Rufus Scrimgeour, tel le capitaine sur le navire qui sombre dans la mer houleuse, semblait s’être résolu à couler avec lui.
Voldemort qui n’en espérait pas tant, sentit cette sensation récurrente le démanger à nouveau ; l’envie voire le besoin indicible de tuer.
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MessageSujet: Re: Mission #4 : Bouquet final   Mission #4 : Bouquet final Icon_minitimeJeu 10 Avr - 11:12

Sawyer se mouvait au milieu de la foule, avec de grands mouvements acrobatiques qui donnait l’étrange impression qu’il dansait au beau milieu de la cohue. Il exécutait une étrange danse macabre et jetait à chaque occasion un sortilège meurtrier, accompagnant le tout d’un rire bien particulier de dément. Chacun de ses gestes était accompagné d’un éclair coloré, qui éclairait fugitivement son visage euphorique. Il ne s’était que rarement autant amusé, les loups-garous et les Mangemorts ne semblaient pas pouvoir l’atteindre tant il se déchaînait, tant sa frénésie était grande. Il faisait de larges mouvements avec son bras droit, et envoyait valser à tour de rôle plusieurs monstres belliqueux, les toisant de son sourire mesquin.
Il lui semblait qu’il aurait pu continuer longtemps ainsi, si une douce et rayonnante lumière argenté ne s’était pas dirigée à grande vitesse vers sa personne, éclairant la ruelle toute entière. C’était un patronus, et pas n’importe lequel, puisque comme Sawyer le savait, ce vieux lion à l’air si vaillant appartenait à Maugrey. Dès que l’animal argenté l’eut aperçu, le sorcier sentit qu’on brûlait le centre de sa poitrine au fer rouge. Il plongea sa main gantée dans le col de sa chemise et en extirpa le médaillon qui était devenu soudainement brûlant, comme incandescent incandescent.
- Tu as donc tant besoin de moi vieux fou ? Ze-ha-ha ! dit-il comme pour lui-même. Le lion émit un éclat lumineux qui le rendit presque blanc, comme pour attirer l’attention de Sawyer, avant de faire volte-face et de partir en direction du centre de Londres. J’arrive, j’arrive !
Il courut dans les rues de Londres, suivant à la trace le majestueux patronus, jetant de temps en temps un maléfice sur un Mangemort ou un loup affamé par dessus son épaule. Quelque chose attira cependant son attention : au fil de sa course effrénée son guide perdait peu à peu de son éclat, impliquant par cela-même l’état de santé du Commander. Maugrey ne l’appelait pas pour boire le thé, c’était chose sûre.
Lorsqu’il l’aperçu enfin, Maugrey était affalé tout de long sur le trottoir sale, ses mains noueuses se recroquevillaient sur la plaie béante et sanglante, sa mâchoire tremblante ses yeux fouillant le vide.Son œil magique roulait dans son orbite, et les traits de son visage se déformaient sous l’intense douleur dont il était la victime. De rauques gémissements s’échappaient par rythme irrégulier de ses lèvres balafrées et partout autour l’immense cohue ne faisait pas attention à lui, le laissant là, condamnée à une mort certaine et douloureuse.
La silhouette de Sawyer se détacha de la foule pour s’agenouiller auprès du mourant, sans faire attention au dragon noir qui effrayait la population depuis le ciel. Il jeta au sol son masque de plâtre et observa quelques instants la vilaine blessure, puis reporta son regard vers celui tourmenté du vieil homme.
- Oh mince, murmura Sawyer, le sourire incohérent. T’es parti pour claquer, Maugrey.
Maugrey Fol Œil se mit à rire doucement, un rire ponctué de petits cris douloureux et de toussotements, tout en observant Sawyer de son œil naturel. Sa poitrine montait et descendait, accompagnant le sifflement de son souffle, comme un ballon qui se gonfle et se dégonfle continuellement.
Lorsqu’il se mit à parler, c’était avec une voix pâteuse et faible, et cela sonnait aux oreilles de Sawyer comme un avertissement.
- On dirait bien, oui… Cuthbert…
Il avait prononcé son nom dans un dernier souffle, un râle.
- Oui ? demanda-t-il d’une voix qui n’avait rien d’inquiète. Pourtant, le coin de ses lèvres trahirent une sorte d’agacement gêné.
- Tu dois… tenir… FSM…
- Tu délires, il fronça ses sourcils, contrarié. La FSM est morte Maugrey, et elle t’emporte avec elle.
La mâchoire de l’Auror tremblait, mais il fit un effort pour porter sa main ensanglanté à son col. D’un coup sec, il arracha une fine chaînette qui était accrochée à son cou.
- Qu’est-ce que tu…
Il semblait puiser dans ses dernières forces, quand il saisit la main gantée de Sawyer pour la serrer avec hargne contre sa poitrine bondissante.
- Résiste ! dit-il en serrant les dents.
Sawyer se contenta de le regarder, et il eut l’impression que le regard ardent de Maugrey lui brûlait les yeux. Le vieil homme relâcha sa prise sur la paume de la main de Sawyer, et sous la lumière que procuraient les flammes d’un incendie situé de l’autre coté de la rue, il reconnut le médaillon du Commander ; sur une fine plaquette d’acier, les chiffres un à sept étaient gravés en chiffres romains.
- Et maintenant… il toussa du sang. Enlève ton masque.
Sawyer eut un petit rire sans joie, et tandis qu’il fit glisser l’héritage de son mentor dans la poche pectorale de sa veste, il le railla.
- Je l’ai déjà enlevé mon masque, vieux fou !
Le regard de l’œil unique de Maugrey s’accrochait à une dernière lueur de vie, quand il pointa son doigt tremblant vers le visage de Sawyer.
- Ce masque…
Il resta quelques secondes à pointer le visage goguenard du journaliste, avant de fixer son regard vers le vide et de laisser retomber son bras mollement dans une flaque de son propre sang. Sawyer remua légèrement l’épaule de Maugrey, murmurant son nom d’une voix rauque, comme s’il avait encore le futile espoir de le voir se réveiller, et lui dire que tout cela n’était qu’une immense farce. Il lui semblait revivre le funèbre instant qu’il avait lui-même vécu à sa sixième année à Poudlard, sauf que le jeune Cervantes s’était transformé en un vieux vétéran au visage marqué.
L’instant d’après, le monde vacilla.
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MessageSujet: Re: Mission #4 : Bouquet final   Mission #4 : Bouquet final Icon_minitimeMer 30 Avr - 11:57

Jean regarda une dernière fois le vieil immeuble dans lequel il s’était réfugié avec Flint en attendant que celui-ci se remette de son combat avec le Mangemort Seth Street. Le jeune garçon avait été fortement secoué mais il s’en était relativement vite remis. Les seules séquelles à court terme ne se composaient que de quelques bleus et une ou deux coupures. Flint survivrait – ou du moins il ne mourrait pas aujourd’hui à cause des blessures infligées par Street. Ste Mangouste n’était pas très loin, le jeune garçon pourrait aller s’y réfugier à pied afin de se faire soigner.
En bas, la rue était redevenue assez paisible. La poussière formait toujours une espèce de brouillard épais mais les moldus terrifiés courant dans tous les sens pour échapper à ces étranges créatures qui les attaquaient se faisaient de plus en plus rare. On se serait cru dans l’œil du cyclone. Mais le Comte savait pertinemment qu’il ne s’agissait là que d’une mise en scène qui n’annonçait qu’une tempête encore plus meurtrière. Bientôt les combats se déplaceraient et ravageraient ce coin ci avant de se déporter encore – et, Jean y aurait mis sa dernière main à couper – pour finir par se concentrer sur le Ministère de la Magie, le dernier bastion du pouvoir ministériel, symbole de la puissance magique et du monde sorcier.
Dans une certaine mesure, le Seigneur des Ténèbres et ses hommes de main ne rencontreraient pas beaucoup de résistance une fois sur place. En effet, lorsqu’il s’y était rendu lui-même, il avait trouvé les couloirs vides et les bureaux inoccupés. La petite conversation qu’il avait ensuite eue avec Joanne lui avait permis d’apprendre que sa sœur était non seulement au courant de la duplicité de Seth Street et de l’attaque imminente de Londres, mais qu’en plus de cela, elle avait demandé au personnel de quitter les lieux peu avant que les combats ne commencent, ne laissant que le strict minimum nécessaire.
Elle avait prétendu qu’elle faisait cela pour sauver des vies, mais en réalité elle avait tout simplement offert, elle et son Mangemort de petit ami, le Ministère sur un plateau d’argent. Tout ce que Jean pouvait espérer pour le Ministre et les membres du Magenmagot, c’était que les aurors qui se battaient en ce moment auraient la bonne idée de se rassembler là-bas avant qu’il ne soit trop tard.
Peu lui importait le camp qu’avait choisi Joanne. A présent il comptait sur Street pour la protéger contre la menace des Frères de Sang. Menace qui tomberait un jour ou l’autre, il en était persuadé. S’il aurait préféré que sa sœur le suive, mais elle en avait décidé autrement. Consciente malgré tout du danger que représentait Samaël, Azraël et leurs sbires.
De son côté, Jean avait déjà fort à faire. Il devait s’occuper de ses filles et de leur sœur aînée ainsi que d’Ael, sa propre demi-sœur dont il ignorait encore l’existence quelques mois plus tôt.
Soupirant, il tourna sur lui-même, prêt à transplanner, ferma les yeux et… Rien ne se passa. Il ne ressentit par les picotements habituels ni l’étrange sensation de planer, ni n’entendit le bruit caractéristique et familier qu’induisait chacun de ses transplannages. Il rouvrit les yeux et jura entre ses dents : il se trouvait toujours dans la ville de Londres. Quelqu’un avait dû installer une borne magique empêchant tout déplacement instantané. Il était coincé ici et ne pourrait rien y faire tant qu’il se trouverait dans la zone couverte par la borne.
Le problème c’est qu’il ne savait pas du tout où il devait aller pour échapper à cette mise en quarantaine. Il pouvait aussi bien se trouver à la limite de l’interdiction de transplannage que tout à côté d’une borne. Il devrait donc essayer dans chaque rue pour voir s’il pouvait transplanner ou non. Or, si la ruelle dans laquelle il se tenait était relativement sûre, il n’était pas certain que se balader dans Londres de rue en rue soit la plus brillante idée qui soit. Et pour cela il y avait deux raisons : la première c’est que s’ils le voyaient, les sbires du Seigneur des Ténèbres n’hésiteraient pas une seule seconde à lui faire la peau. La seconde raison était que s’il venait à croiser un ou plusieurs aurors, eux non plus n’y réfléchiraient pas à deux fois avant d’essayer de lui trouer le corps. Et encore, c’était sans compter se faire écraser par un immeuble en ruine ou piétiner par un dragon en furie.
Dans ce chaos infernal, il n’avait aucun allié. Il était isolé et plus il traînerait dans les parages plus il aurait de chance de ne pas finir la journée. Il se mit donc rapidement en route, rasant les murs, se cachant dans l’ombre dès qu’il trouvait une ruelle un peu sombre. Il tenta vainement de transplanner sur plus de sept pâtés de maisons. C’était à en croire que tout Londres était bouclé. Il devait certainement se tenir encore trop près du Ministère de la Magie. S’il avait encore une chance de s’en tirer, c’était en s’éloignant le plus possible de l’endroit.
Il suivit un moment un moldu retardataire mais le perdit de vue assez rapidement de vue dans l’obscurité et la poussière ambiante. Il se mit à courir pour le rattraper et au bout de quelques instants il crut apercevoir une silhouette. Il ralentit le pas, préférant ne pas être vu.
La nuit, maintenant complètement tombée, était très sombre. La plupart des lampadaires ne marchaient plus et la lumière des étoiles était en partie voilée par la fumée. Ce n’était donc pas très difficile passer inaperçu.
Non, le plus dur serait d’éviter les lieux des combats. Là-bas, dans la confusion générale il pouvait se faire tuer à tout moment, que se soit parce qu’on l’avait reconnu ou à cause d’un sortilège perdu.
Malheureusement il n’eut pas l’occasion d’y échapper. A peine avait-il franchi le coin d’une ruelle qu’un sort sifflant dangereusement frôla son oreille. Au moment où il se jetait à terre, il vit la silhouette du moldu s’écrouler plus loin devant lui.
Le Comte, le cœur battant à tout rompre, battit en retraite derrière le coin de rue précédent. Des cris venant de son dos lui indiquèrent qu’il avait été repéré et que plusieurs poursuivants étaient à sa poursuite. Il ignorait encore s’il s’agissait de troupes du Ministère ou des soldats du Seigneur des Ténèbres.
Toujours est-il qu’il prit les jambes à son cou sans demander son reste. Il n’avait nullement envie de se battre contre l’un ou l’autre, tout ce qu’il voulait s’était quitter la ville pour ne plus jamais y revenir.
- Ou tu pourrais tous les tuer. Tu en es capable.
Depuis combien de temps Vaan se trouvait là ? Il ne lui répondit pas tout de suite, accélérant sa course alors que les voix derrière lui se rapprochaient.
- Disparaît.
- La vie n’a pas de sens. Leur vie n’a aucun sens, ils sont sur ton chemin alors tue-les.
- Cela aurait-il plus de sens que je les laisse vivre ou mourir ?
- C’est ton choix. Je pensais que tu avais fini par comprendre qu’il ne servait à rien de se compliquer la vie.
Jean passa une nouvelle intersection. Un éclair vert siffla au-dessus de lui. Il continua à courir sans se retourner.
Il ne voulait pas écouter Vaan. Etait-ce pas vanité ou par simple esprit de contradiction ? Laisser son père lui montrer le chemin, admettre que celui-ci avait raison sur tout depuis le début, il n’avait ni la force ni le courage de l’admettre. La vie n’était rien ? Soit. Mais il entendait faire de ce rien ce qu’il voulait, et non pas ce que Vaan attendait qu’il en fasse.
Il continuait donc à fuir, le bruit de sa course effrénée se répercutant dans les rues adjacentes comme si un millier d’hommes étaient à ses trousses.
Lorsqu’il n’entendit plus que le son de ses propres pas frappant le bitume, il ralentit, puis s’arrêta pour souffler un peu. Il tenta de transplanner, mais, une fois de plus, ce fut un échec.
Vaan était toujours là. Il ne paraissait ni essoufflé ni fatigué, comme si suivre son fils n’avait été qu’une simple formalité. Jean planta son regard dans le sien.
- Que veux-tu encore ?
- Pas grand chose. Juste te dire que... Tu vas mourir.
Le soudain changement de ton dans sa réponse était aussi coupant et froid que le vent d’hiver. Jean sentit un long frisson remonter son échine.
- Quoi ?
- Naaan, j'déconne.
Et d’un seul coup l’enfer sembla à nouveau se manifester. Le Comte entendit une violente explosion, et avant qu’il ait pu réaliser ce qui se passait, il fut soulevé de terre comme un fétu de paille. Sa vision se brouilla, voyant tantôt la faible lumière de la lune, tantôt la surface lisse et noire du goudron. Puis, dans un sinistre craquement il percuta un mur. Une douleur d’une rare violence parcourut son corps. Il n’avait ressentit une telle intensité de souffrance qu’une seule fois auparavant, lorsqu’il avait perdu sa main.
Il aurait cent fois souhaité perdre connaissance, pourtant cette fois-ci cette grâce ne lui fut pas accordée. Il resta éveillé et dû supporter chaque seconde le mal qui se propageait par vague dans ses os et ses muscles. Il tomba à terre sous une pluie de gravats alors que le bâtiment d’en face s’écroulait sur lui-même, soulevant un épais nuage de poussière qui lui obstrua entièrement la vue.


Dernière édition par Jean Delacroix le Mer 30 Avr - 12:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Mission #4 : Bouquet final   Mission #4 : Bouquet final Icon_minitimeMer 30 Avr - 11:58

[Message trop long pour la bécane...]

Il resta au sol comme une poupée de chiffon, incapable de faire le moindre mouvement, tandis que des débris plus ou moins gros continuaient à pleuvoir sur lui. Son ouïe était défaillant mais il entendit vaguement par-dessus le sifflement strident qui lui obturait les oreilles, le râle long et glauque d’un dragon et peut être aussi celui d’une autre créature, plus petite mais toute aussi dangereuse. Non loin de lui, un loup-garou approchait.
Tout son corps émettait des signaux alarmant lui indiquant qu’il était piteux état. La douleur l’empêchait même de crier. Il était entièrement paralysé et à la merci de toute chose ou de tout être qui passerait par là. Il suffisait qu’un gravât un peu plus gros que les autres lui atterrisse dessus et il était fini.
Sortant du nuage de poussière comme le fantôme d’une âme tourmentée, Vaan s’approcha de son fils. Il ne semblait pas avoir été atteint par l'explosion. Le Père des Frère de Sang s’accroupit près de lui, chose qu’il faisait de plus en plus souvent ces derniers temps. Il avait la fâcheuse habitude d’apparaître quand Jean était toujours au plus mal.
Le fils leva ses yeux sur le père et leurs regards aux reflets de rubis se croisèrent.
Jean bougea légèrement la tête et étira ses lèvres dans un sourire rouge sang.
- Je ne suis pas mort, susurra-t-il dans un souffle.
- Pas encore. Toute chose a une fin en ce monde. Les Ténèbres, la Lumière. La nuit, le jour. La mort, la vie. Crois-moi, c’est comme si tu étais déjà mort. Tu n’as plus aucun espoir et il ne restera de toi qu’un grand Rien. Et encore, je ne suis pas certain que même un néant de toi subsiste.
- Ta… gueule.
Prenant appui sur un gros morceau de ce qui avait été autrefois le composant d’un mur, Jean se redressa en position assise. Il faillit hurler car il avait l’impression de passer sous un troupeau d’hippogriffes furieux. Il savait d’avance que son état était loin d’être encourageant. Plusieurs cotes cassées, au moins un milliard de coupures, bleus et blessures en tout genre, sans compter sa main en moins qui le picotait langoureusement comme pour lui rappeler qu’elle n’était plus là.
D’un geste lent, il pointa sa baguette juste devant le nez de son père. Sa main ne tremblait pas mais c’était avec difficulté.
- Ca ne me fera rien, je ne suis même pas réel, déclara Vaan en haussant les épaules avec une moue enfantine.
- Je sais mais dégage. AVADA KEDAVRA !
Le rayon vert traversa le corps de Vaan qui disparut comme aspiré par le puissant faisceau magique. Le sortilège continua sa course un moment, se perdant dans l’écran de fumée qui englobait le Comte.
Une seconde plus tard, le bruit d’un corps s’écroulant sur le sol se fit entendre et Jean sut qu’il avait fait mouche. Il n’eut malheureusement pas le temps de se réjouir car, émergeant des nébuleuses profondeurs de la nuit, une paire de silhouettes minces et élancées se profilèrent, tournant lentement autour de lui. Les chasseurs avaient trouvé leur proie.
Le hurlement strident et lugubre d’un loup-garou se fit entendre dans la nuit. Un instant la lune ronde et pleine sembla briller plus intensément. C’est à ce moment là que les prédateurs décidèrent d’attaquer.
Bondissant simultanément, les deux lycanthropes planèrent en l’air, se rapprochant dangereusement du Comte, avant de retomber sur le sol à quelques pas à peine de lui, grognant d’impatience. Il sut dès lors que jamais il n’aurait le temps de tuer les deux loups avant que l’autre ne lui brise le cou avec sa large patte griffue. Il ne serait jamais assez rapide. Pas avec sa main gauche.
La bête la plus à droite qui était également la plus grande des deux fit un pas en avant. Sans hésitation Jean lui envoya un sortilège que le lycanthrope esquiva en se reculant, ses deux yeux jaunes et brillants toujours fixé sur lui, épiant le moindre de ses mouvements, à l’affut de la moindre faiblesse.
Profitant que Jean était occupé avec le premier loup-garou, le second avait subtilement fait un pas sur le côté afin de sortir du champ de vision de sa proie. Bien que Jean sache pertinemment que le loup agirait ainsi, il était déjà trop tard pour éviter la bête.
Un froid mordant s’insinua en lui. Parcourant son corps, gelant ses entrailles jusqu’au tréfonds de son âme. A ce moment précis, il fut intimement convaincu qu’il allait mourir, comme s’il avait toujours pressenti au fond de son être cette vérité, cette ultime fatalité.
Mais au moment où la bête féroce aurait dû atterrir sur lui pour lui déchiqueter les entrailles, le loup garou se jeta sur son compagnon dans une cacophonie de hurlements, de grognements et de couinements de douleur. Les deux monstres à poils s’entredéchiraient mutuellement, se disputant le festin facile qui s’offrait à eux et que représentait le corps malaxé et brisé du Comte Delacroix.
Profitant de la distraction momentanée des deux bêtes sauvages, il attira à lui la première chose qui lui tomba sous la baguette : une grosse barre de fer tordue qui avait été projetée là lorsque l’immeuble d’en face s’était écroulé. Il eut à peine le temps d’attraper l’objet que le plus gros des loups-garous, s’étant débarrassé de son adversaire, sautait déjà sur lui, crocs et griffes en avant.
Sans réfléchir une seconde de plus, il asséna un violent coup au niveau de la tempe de l’animal qui, sans bloquer complètement l’attaque, dévia assez le museau de la bête pour que celui-ci rate le tendre cou du Comte. En revanche, les dents acérées de la bête folle furieuse entamèrent profondément son visage. Il sentit sa peau se déchirer sous la pression. Les dents emportèrent tout sur leur passage, une partie du nez, œil et chair.
Les griffes des pattes avant quant à elles s’étaient plantées dans ses épaules et s’étaient profondément enfoncées, empêchant le Comte de se redresser sous le poids et la force de son ennemi.
Il était bloqué à terre, submergé de douleur, mutilé et épuisé. Pourtant, dans un dernier élan de conservation, il ne lâcha pas la barre de fer. D’un geste désespéré, il l’abattit violemment sur le crâne de son adversaire. Il entendit nettement un craquement et il sentit la pression sur son corps se relâcher puis disparaître complètement. Le loup avait battu en retraite, sonné mais conservait toujours ses yeux fluorescents fulminant de colère fixés le Comte Delacroix.
Le coup avait porté ses fruits mais il ne suffirait pas. Bientôt le loup reviendrait finir ce qu’il avait commencé et le Comte était trop faible pour s’en débarrasser. Son bras gauche n’était pas assez musclé pour donner le coup fatal qui tuerait la bête. Il n’était même pas sûr qu’il en aurait eu la force avec le droit.
C’est alors qu’il eut une idée. Elle semblait complètement folle mais dans sa situation, il aurait fait n’importe quoi pour se tirer de là. Il chercha à tâtons sa baguette qu’il avait délaissée pour la barre de fer et la pointa vers son celle-ci.
- Ferveo es ere ferbui !
Un éclair jaune frappa la barre jusqu’à chauffer à blanc son extrémité. Lorsque cela fut fait, avec un effort de volonté il récita la dernière formule magique :
- Soudurio !
Une langue de flamme grise sortit de la baguette et s’enroula autour de son avant bras puis de la barre en fer. Celle-ci se rapprocha du moignon pour se coller à lui. La barre chauffée à blanc se désagrégea sur le moignon, recouvrant une partie du bras de son métal brûlant. Puis un froid intense s’empara du Comte et le métal se refroidit presque instantanément, se soudant à lui comme un nouveau membre.
Le cri de douleur qui s’en suivit aurait pu rivaliser avec n’importe quel hurlement de loup garou. L’opération avait quasiment bousillé son bras jusqu’à la jointure du coude. De la barre en fer, seule une pointe d’une vingtaine de centimètres dépassait encore du mélange de chair cramoisi et de métal brûlant.
Le loup-garou grogna d’un air sinistre.
- Allez viens mon gros. Je t’attends.
Comme pour répondre à son invitation, l’animal se jeta sur le Comte, gueule en avant, toutes griffes dehors. D’une rotation du coude, il fit décrire à la lame implantée à son bras un large arc de cercle. Le loup ne put éviter l’objet fin et tranchant. Le métal pénétra profondément dans la peau du loup, perforant la peau et découpant tout sur son passage.
Soudain désarticulé, le monstre s’écrasa au sol et roula plusieurs fois sur lui-même avant de finir sa course sur un tas de débris en couinant. La gorge avait été sévèrement touchée et le loup était à l’agonie.
Malgré le fait qu’il ne sentait plus la moitié inférieure de son corps, qu’il avait du métal à la place de la main, qu’il avait de profondes blessures aux épaules, qu’il avait la moitié du visage complètement partie en lambeaux et qu’il avait de forte de chance de se transformer en gros monstre poilu à la prochaine pleine lune, le Comte Delacroix se mit à rire à gorge déployée. Un fou rire intense à glacer le sang de n’importe qui se trouvant dans les environs.
Vaan avait eu tord. Il respirait encore. Jamais il ne s’était cru si proche de la Vie qu’en cet instant. Malgré toutes les pénibles épreuves qui s’imposaient à lui à chaque fois qu’il voyait un rayon de soleil au bout du tunnel, il réussissait quand même à les vaincre et à continuer vers cette éblouissante lumière où l’attendait le bonheur.
- Tu sais que nous, les Frères de Sang guérissons assez vite de nos blessures.
La voix de Vaan le fit sursauter. Il tourna légèrement la tête sur le côté et dévisagea de son seul œil encore valide son père.
- Oui, je sais. Tu as même survécu à une blessure grave à la gorge. Et alors ?
- Ca risque de ne pas être suffisamment rapide.
Avant que Jean ait pu poser une seule question, Vaan leva un doigt vers le ciel. Jean suivit la direction indiquée du regard et après quelques instants, malgré la fumée et grâce aux feux qui illuminaient la nuit, il put distinguer un point plus sombre que les autres qui grossissait de plus en plus.
Instantanément son éphémère bonne humeur s’évapora et un poids insupportable s’abattit sur ses épaules. Finalement il ne reverrait peut être plus la lumière et sa vie resterait inachevée.
- Rien n’a de sens. Quoique l’on fasse le monde continuera de tourner avec ou sans nous. Tout ce que tu peux essayer de faire c’est de te battre pour continuer d’exister. Malheureusement parfois cela ne suffit pas.
- J’ai vraiment envie de te frapper quand tu fais ça.
Au loin, les ailes déployées, la gueule grondante, les yeux vifs et les griffes acérées, un Magnyar à crête se rapprochait.
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Samaëlle
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MessageSujet: Re: Mission #4 : Bouquet final   Mission #4 : Bouquet final Icon_minitimeJeu 1 Mai - 19:16

Samaëlle avait couru sur plusieurs centaines de mètres, prenant la première rue à droite, essayant de se repérer dans la nuit noire. Un grand craquement eut lieu d’où elle venait, et la jeune femme eut tout juste le temps de se mettre à l’abri qu’un immeuble s’effondrait. Elle n’osa imaginer que c’était celui duquel elle était sortie. Une minute de plus et son corps se serait transformé en bouillie. Une fois les éboulements calmés, elle reprit sa route. Une voix à sa gauche l’avertit d’une présence qu’elle ne pouvait pas encore voir ni identifier comme ami ou ennemi. Elle s'approcha, méfiante, baguette brandit.
- Mangemort ?
-Certaines personnes tendent à penser que oui... Mais non.
Elle fit un petit pas en avant. - Voulez-vous de l'aide ?
- Samaëlle ?
Elle sursauta à l'entente de son nom puis s'approcha rapidement et se pencha vers l'homme assit. Il lui fallut plusieurs minutes dans l'obscurité pour reconnaître un Jean affreusement défiguré. Un sentiment d'effroi et de chaleur mêlé fit trembler ses mains. Enfin, elle l’avait retrouvé.
- Jean ?! Mais que... que vous est-il arrivé ?
- Heu... Je suis tombé des escaliers.
Elle lui fit un pâle sourire en touchant du bout des doigts les parcelles de peau qui lui restait sur le visage. Des larmes emplirent ses yeux qui ne pouvaient se détacher de l'homme.
- Vous avez le chic pour vous mettre dans de drôles de situation. Vous pouvez marcher ? Il faudrait trouver un endroit plus à l'abri pour panser vos blessures.
-On verra ça plus tard. Pour le moment il faut dégager d'ici. Il y a une bébête qu'il serait bon de ne pas rencontrer.
Elle scruta de tout côté avant de lever le nez au ciel. Un frisson lui parcouru l'échine. Elle murmura pour elle-même - Encore un. Puis reportant son attention sur le comte, elle lui sourit avant de prendre son bras et de le placer sur ses épaules pour l'aider à se lever. Son corps si près du sien lui faisait monter des rougeurs au visage qu'heureusement l'obscurité cachait.
- Je pensais ne jamais vous revoir.
-Ce... Ce n'est qu'un hasard. Je serai parti depuis longtemps si j'avais pu transplanner. Au lieu de ça je suis coincé ici... Mais bien content d'être tombé sur vous. Après le loup... - je crois que c'était Fenrir- ça fait plaisir.
- J'essayerai d'être une meilleure compagnie que cette immonde créature. Elle laissa échapper un petit rire. Lorsqu'il était dans les parages, tout devenait plus gai. Il s'appuya de tout son poids sur elle qui vacilla un instant avant de se stabiliser. Au moins je suis sûre que dans cet état, vous ne me fuirez pas !
Il hocha faiblement la tête. Un pas, puis un autre, ils avançaient lentement, mais Samaëlle était sereine, ils s'en sortiraient. Il n'y avait pas de raison que le dragon s'en prenne à eux s'il ne les voyait pas. La jeune femme huma l'air et ne put sentir qu'une hideuse odeur de chair grillée. Elle prit la main de Jean, celle au dessus de son épaule, et passa son bras autour de sa taille, autant pour le sentir tout près que pour qu'il ne tombe pas. Combien de fois avait-elle rêvé ce moment ?
- Vous avez réussi à faire ce qui vous restait à régler, Mr Delacroix ?
- J 'ai dû laisser quelqu'un en arrière mais elle est entre de... bonnes mains, j'espère. Malheureusement, je n'ai toujours pas pu transplanner pour partir.
Samaëlle trouva la force de plaisanter. - Alors vous êtes tout à moi, en mon pouvoir !
- Pour ce qu'il vous reste de morceaux de moi...
- C'est toujours bon à prendre ! Plus sérieusement, je viens d'une zone où le transplannage est libre, mais il est loin d'ici pour quelqu'un dans votre état.
- Je n'ai pas vraiment le choix. Ste Mangouste m'est interdite et il n'y a pas vraiment d'endroit sûr par ici.
Elle lui jeta un regard triste. Alors, ça finirait comme ça. Elle l'aiderai à partir et se retrouverait encore seule. Elle soupira. Au moins avait-elle eu l'occasion de le revoir.
- Je vous accompagnerais jusqu'à un lieu sûr pourvu de gens pouvant vous guérir. Je n'ai pas très envie de vous savoir mort. Elle se souvint du baiser qu'ils avaient échangés. Un drôle de picotement lui irrita la gorge. Je crois que... que vous me plaisez.
- Je... heu... J'aimerai dire la même chose mais ça ne serait bon ni pour l'un ni pour l'autre.
Elle rit et ses épaules se secouèrent, ce qui déséquilibra momentanément l'étrange couple.
- Je savais que vous diriez ça. Vous vous souciez un peu trop de l'avenir dans une situation qui n'en promet pas. Pourquoi ne seriez-vous pas vous même, juste cette fois ?
- Si je faisais ça, cela voudrait dire qu'il n'y a plus d'avenir alors...
- Ou que l'on s'est trompé d'heure pour le jugement dernier. S'il vous plait, faites-le, pour moi. Son ton était proche de la supplication, elle brûlait de l'attente dans laquelle il l'avait plongé, redoutant ses mots, guettant le moindre signe qui apaiserait son cœur.
Jean ne fit pas le pas suivant en avant, ce qui surprit Samaëlle qui elle avait continué. Leur deux corps se détachèrent et Jean allait tomber lorsque la jeune femme le rattrapa de justesse, à plein bras et le serrant contre elle pour qu'il n'heurte pas le sol. Une fois stabilisés, elle soupira de soulagement et, le tenant toujours, s'écarta un peu. Elle ne voyait plus ses défauts physique, seule comptait la présence psychique de l'homme lui faisant face. Il passa une main brûlante sur sa joue qu'elle pencha vers son épaule en signe d'affection. Il mit ses doigts derrière son cou et approcha lentement son visage de celui de Samaëlle qui se laissait faire. Son visage exprimait la paix. Le monde aurait pu s’ouvrir maintenant sous ses pieds, elle n'en avait cure, elle avait eu ce qu'elle voulait, une réponse. Leurs lèvres se posèrent délicatement l'une sur l'autre avant de s'entrouvrir légèrement pour partager un vrai baiser. Elle sentait son corps contre elle qui frissonnait, et elle frissonnait avec lui. Pendant un dixième de seconde, leurs cœurs battirent à l'unisson.

- Merci…
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Sawyer
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MessageSujet: Re: Mission #4 : Bouquet final   Mission #4 : Bouquet final Icon_minitimeSam 3 Mai - 21:56

Tout bascula dans la tête de Sawyer, et tandis qu’il portait ses mains gantées aux tempes de son crâne, il poussa un puissant hurlement qui semblait surgir du plus profond de son être. Une violente et puissante énergie le transcendait de part en part, le poussant à se lever, pour s’éloigner le plus vite possible du vieux corps sans vie de Maugrey. S’éloigner de cet homme qui l’avait aimé comme un fils, qu’il avait inconsciemment aimé comme un père.
Jouant des coudes, il se fraya un chemin dans la foule de civil qui tentait d’échapper à la flamme ravageuse que crachait un grand dragon noir à la tête ornée de pointes. Dans sa cavale il arriva dans une petite ruelle déserte, déjà dévasté par le gigantesque affrontement dont était victime le centre de Londres, et posant son dos contre un mur de briques, il s’assit sur le béton sale, reprenant sa tête entre ses mains.
Il le sentait, il sentait Mönstrum qui dans un ultime baroude s’emparait de tout son être. Secoué de violents tremblements, il tentait en vain de stopper la maléfique vague, qui profitait du grand moment de faiblesse qu’avait causé la décès de Maugrey. Hélène aurait pu l’aider, son amour, sa tendresse, sa bienveillance aurait eu raison de la colère noire qui l’envahissait. Mais Hélène était loin, perdue au milieu de cette grande et sanglante bataille. Cette cruche n’était même pas près de lui quand il avait besoin d’elle. Décidément, elle ne servait vraiment à rien.
C’était seul qu’il allait devoir faire face à Mönstrum. Il n’y aurait pas de Samaëlle Keyne à sauver, pas d’Hélène à qui se raccrocher, juste eux deux, pour un probable dernier duel, qui se trouvait être imminent.
Un frisson glacé le foudroya, et il ferma les yeux pour rejoindre l’obscurité, espérant vainement échapper à l’inexorable.
L’instant d’après il n’était plus assit dans une ruelle crasseuse de Londres, mais il se trouvait en suspension au dessus d’un endroit complètement vide, où baignait une très faible lumière sans origine.
Il ne faisait ni chaud ni froid, ni faim ni soif, et ce n’était ni sec ni humide. En réalité, on semblait avoir arraché à Sawyer toutes ces sensations humaines. Oui, cet endroit n’était pas du domaine de l’homme. Le lieu paraissait propice à toutes ses envies, à la moindre de ses élucubrations. Il était revenu au seul endroit où il avait toujours crains de se retrouver ; dans l’antre de Mönstrum. Un univers noir et chaotique, qui n’avait rien à envier à Londres en cette nuit d’avril.
Sawyer sentit un sol sous ses pieds, et fouilla du regard les alentours. Soudain, comme le reflet déformé d’un miroir, Mönstrum apparut face à lui. Ils étaient en tout points identiques, excepté le sourire : les lèvres de Mönstrum dessinaient une barre horizontal alors que celles de Sawyer se relevaient en coin dans un sourire sans joie.
L’apparition de son jumeau maléfique donna à Sawyer une très grande impression de danger, comme si un signal d’alarme s’était mis à clignoter à l’intérieur de sa tête. Mais l’intéireur de sa tête, il s’y trouvait en ce moment même. Il allait devoir faire face à Mönstrum et disparaître. Cette colère contenue en lui depuis tant d’années allait se déverser comme un poison, s’emparer de son âme et de ses sens. Avant même de combattre Sawyer savait qu’il avait perdu. Des deux, Mönstrum était le plus méchant, le plus terrible. Le simple fait de le regarder angoissait. Une sorte d’aura maléfique semblait l’envelopper, et à cet instant, elle s’apprêtait à recouvrir tout l’univers sans nom où ils se trouvaient tout deux.
Sawyer tenta de reculer, le rire agacé, mais en vain car le sol semblait avancer au contraire, le rapprochant de son pire cauchemar.
- Salut Sawyer, dit la voix profonde et excité de Mönstrum.
- Hé, hé, coucou Mönstrum, répondit-il, sentant pour la première fois une bouffée de chaleur.
Son autre lui paraissait extrêmement nerveux, en proie à une violente excitation, comme un camé en crise de manque.
- Tu voulais m’échapper hein ? Tu croyais que je n’allais pas réussir ?
Mais Sawyer ne disait rien. Il se contentait d’observer le monstre survolté qu’il avait créé il y avait longtemps déjà. Mönstrum était la répercussion de tout ce qu’il avait toujours essayé d’oublier ; son père, la Main, et même la torture qu’il avait subis à Gringott. Mönstrum était sa créature, sa bête, l’être qu’il avait nourri de sa propre colère, et qui décidait de l’affronter aujourd’hui, lorsqu’il était nue, dépourvue de l’amour de sa mère, de la Main, d’Hélène, ou même peut-être celui de Maugrey. Oui, l’être face à lui s’était gavé de tous ce que Sawyer n’avait pas ressenti depuis presque deux ans, ce qui le rendait d’autant plus redoutable.
- Qu’est-ce que tu vas faire ? Prendre possession de mon corps comme le parasite que tu as toujours été ?
L’espace dans lequel ils se trouvaient s’électrifia soudain, tandis que Mönstrum hurlait le visage haineux :
- Je ne suis pas un parasite ! Et arrête de croire que ce corps n’appartient qu’à toi !
- Il est ma seule propriété, tu es arrivé après mon grand, contra-t-il, peut-être dans le seul but de gagner du temps. Pourtant il savait que bientôt tout ce qu’il ignorait sur cet étrange et hystérique âme lui serait révélé. Une dernière illumination avant l’obscurité totale.
- As-tu oublié Sawyer ? As-tu oublié qui je suis ? demanda l’autre, presque calme.
- Et qui es-tu ?
- Je suis toi ! Cette partie de toi-même que tu as oublié, donna-t-il en guise d’explication.
- Tu déconnes, tu es une partie de mon âme qui a pris son indépendance, tu as développé une personnalité à partir de ma colère, voilà tout.
- « Voilà tout ». C’est l’explication que tu as trouvé Sawyer ? La seule ? Nous n’avons toujours fait qu’un Sawyer, toujours !
- Qu’est-ce que…
- Je ne suis qu’une illusion. Ce monde n’est qu’une illusion ! déclara-t-il en levant les bras en croix. Tu crois parler à quelqu’un d’autre que tu as créé, mais tu te parles à toi-même ! Mönsturm s’approcha de Sawyer et tapotant son crâne du bout de l’index il confirma : Tu n’es pas très bien dans ta tête. Je suis là pour te le rappeler, nous ne faisons et n’avons toujours fais qu’un ! C’est toi-même qui te perds dans ton propre subconscient. Ce même subconscient qui te parle à travers moi !
- Alors comme ça j’aurais inventé tout ça ? Et tout ce que tu dis c’est juste moi inconsciemment qui te le fait dire ? demanda Sawyer, aussi moqueur que dubitatif.
- Je suis toi quand tu t’oublis ! Je suis cette part de toi que tu laisses s’échapper un court instant lorsque tu baises ces filles que tu manipules. Je suis cette sensation agréable et oubliée qui te plait tant lorsque tu vomis tes tripes complètement ivre appuyé sur un mur sale de Londres. Tu cesses de nous dissocier dès l’instant où tu fumes, qu’inconsciemment tu me laisses sortir de cette prison pour redevenir celui que nous étions. Ces dans ces moments là que tu redeviens vraiment celui que tu fus, autrefois.
- Foutaises…
- Et pourquoi as-tu cessé de ressentir la colère seulement lorsque tu as échoué à Gringott ? Alors que j’existe depuis tant et tant d’années ? Tu as peur de la colère car elle te rappelle Cervantes, car elle te rappelle tes échecs. Tu as jeté cette colère, cette peur ici-même, ce même endroit où nous nous sommes séparés. Il est temps de re-assumer ses sentiments Sawyer, il est temps de m’assumer, moi !
- Tu n’es pas moi !
- Et qui suis-je alors ? « Nous » est synonyme de « je » en ce qui nous concerne Sawyer, en ce qui me concerne, rajouta-t-il. Libère-moi Sawyer, libère-nous !
- Tu peux prendre ma place sans problème, tu l’as déjà fais à Pré-au-Lard.
- Oui c’est l’un ou l’autre. Mais il est temps que nous refassions qu’un, Sawyer. Mönstrum claqua des doigts et instantanément leurs deux poitrines firent un bond en avant. L’instant d’après, une forme ronde, comme une petite bille rouge, flottait entre eux-deux.
Mönstrum passa sa main au-dessus et en-dessous, comme s’il ne pouvait pas la toucher.
- Tu as compris, n’est-ce pas ? demanda-t-il, étonnamment calme.
- La raison ?
- Mieux que ça. C’est une image, une alégorie pour être précis. N’oublis pas que tout cela se passe dans ta tête. Saisi là, et accepte de guérir, accepte-moi, accepte toi toi-même, tel que tu es.
- Qu’est-ce que j’y gagne ?
Mais il n’attendit pas la réponse. Il attendait depuis trop longtemps un moment comme celui-ci, où il pourrait retourner en arrière, ressentir ce que lui apportaient drogues, femmes et alcools comme une partie intégrante de lui. Il tandis sa main, et lorsqu’il fut sur le point d’attraper la petite bille rouge, le bout de ses doigts prirent feu.
Immédiatement, le décor auparavant complètement neutre se transforma. D’abord sous les formes d’un appartement minable qu’il reconnu comme étant son ancien chez-lui, avec sa mère et son frère. Il approcha un peu plus la main, mais une sorte de barrière résistait. De grandes flammes lui brûlaient les doigts sans qu’il ne sache exactement ce que cela pouvait signifier. Les murs de l’appartement se transformèrent en murs de incurvés de vieilles pierres, et il reconnu Poudlard. Les murs changèrent au fur et à mesure et rapprochait sa main de la bille, mais cela restait Poudlard, pour finir par le cimetière du parc. L’espace d’un instant il se trouva dans Gringott, mais il venait de saisir la bille dans le creux de sa main, et une puissante lumière en irradiait. Il fut alors comme attiré par Mönstrum, et poussé par une force inconnue, leurs corps volèrent l’un contre l’autre, mais au lieu de s’heurter, ils fusionnèrent.
Sawyer eut l’impression qu’on le secouait dans tout les sens, comme s’il se trouvait dans un panier à salade. Il ferma les yeux et sentit une effroyable douleur à la tête. Puis tout cessa, et des voix inconnues se répercutèrent à ses oreilles ;
- On en fait quoi ? On l’tue ? demanda la première.
- Qu’est-ce que j’en sais ? Tue le donc, ça en fera un d’moins.
- Il a pas l’air bien dangereux, avec ses drôles de cheveux. J’te dis que c’est un métamorphomage ça, avec une couleur pareille.
Il était revenu dans Londres, mais quelque chose avait changé. Il le sentait, il n’était plus vraiment le même. Il rouvrit les yeux, pour voir deux hommes qui portaient un drôle de masque derrière une capuche.
Lorsqu’il se mit à sourire, il se rendit compte qu’auparavant il ne souriait pas. Chose inédite. Avait-il vraiment guéri ? Ce que Mönstrum avait dit était donc vrai ? Il réfléchirait à ces énigmes plus tard. D’un geste vif il dégaina sa baguette, et désarma les deux Mangemorts à l’aide d’un sortilège. Ils firent un court vol plané pour atterrir contre l’autre bout de la ruelle, adossés aux murs comme il l’avait été auparavant.
Il se sentait revivre ! Il savait exactement ce dont il avait envie. Pour l’instant sa seule préoccupation serait de retrouver Hélène. Oui, il fallait qu’il parle à Hélène.
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Jean Delacroix
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MessageSujet: Re: Mission #4 : Bouquet final   Mission #4 : Bouquet final Icon_minitimeDim 4 Mai - 15:30

Puis il y eut le chaos. Il s’était laissé distraire quelques secondes et voilà qu’il en payait les conséquences.
Le dragon qu’il avait vu plutôt voler dans le ciel avait décidé de faire sa pause caca à l’endroit même où il tenait avec Samaëlle.
La secousse ne fut pas très violente mais suffisante pour le faire trébucher. Il se ragrippa à la jeune femme in extremis. Le dragon s’était posé à peine à quelques mètres d’eux. Du haut de son crâne dardaient de puissantes cornes aussi grosses qu’un tronc d’arbre. Ses yeux n’étaient que des fentes mais on parvenait par instant à entrevoir un éclair furtif de couleur jaune pâle. Les écailles quant à elles, étaient ovales et parfaitement formées, sans discontinuités, indiquant que le dragon était en parfaite santé physique. Le museau était fin et allongé, idéal pour cracher des flammes.
Par réflexe, il se positionna devant Samaëlle, faisant bouclier avec son corps. Un bien piètre bouclier qui tenait tout juste sur ses jambes.
- Vous feriez mieux de partir. Très lentement et à reculons. Surtout ne le regardez pas dans les yeux. Si vous faîtes cela il ne vous fera aucun mal. Il s’intéresse uniquement à l’odeur du sang.
La pression de la main de Samaëlle se fit un instant plus forte.
- Ne faites pas l’idiot, je suis aussi couverte de votre sang que vous. Reculez avec moi, il y a une chance qu’il ne nous ait pas remarqués nous, mais quelqu’un d’autre à proximité.
Comme pour contredire ses paroles, le dragon posa son regard dans leur direction. Son énorme tête de serpent resta immobile pendant plusieurs secondes, puis un filet de fumée commença à s’échapper par les fentes de sa gueule.
- Mouais. Il fallait s’y attendre avec des cheveux criards comme les vôtres. Au temps mettre un panneau de signalisation clignotant avec écrit : « Eat me ! » dessus.
- Il faut avouer que j’ai l’air plus appétissante que vous dans votre état actuel ! Je ne vois pas beaucoup d’issus de secours. Il faut nous séparer, rapidement.
Jean haussa les épaules. C’est ce qu’il lui avait demandé de faire dès le début. Elle partait et lui se trainerait sur quelques mètres et avec un peu de chance il ne se ferait pas piétiner par la bête.
Il ne se faisait pas trop d’illusion. Un dragon était loin d’être stupide, il choisirait la proie ayant l’air la plus affaiblie. Soudain il eut une idée.
- Donc vous reculez et moi je vais passer par les toits en sautant.
Sincèrement il doutait de pouvoir y arriver mais il suffisait qu'elle le croie.
Il doutait de pouvoir sauter plus haut que quelques centimètres.
La jeune femme le fusilla du regard.
- Si c’est une blague ce n’est pas drôle.
- L’heure de la plaisanterie a assez durée. Je suis un monstre moi aussi après tout…
- Un monstre avec une main et la moitié du visage en moins. N'en faites pas trop, vous ressemblez plus à un humain que n'importe qui ici !
Vraiment ? Alors il était temps de montrer un peu ce qu’il avait appris dans le sous-terrain avec Michel le nain. La punition de Vaan avait eu en plus de lui faire accepter sa condition de monstre, l’avantage de développer ses facultés naissantes.
Il se concentra et une vague d’énergie nouvelle monta en lui. Celle de la bête qui sommeillait en lui. Ses yeux se mirent à luire de la même façon que ceux de Vaan multipliant son acuité visuelle, ses canines s’allongèrent et s’affinèrent, devenant aussi dures que de l’acier. Ses muscles douloureux se tendirent à l’extrême.
D’un geste il écarta Samaëlle. Il sentit son cœur battre et le sang couler dans ses veines. Il la voyait plus à nue qu'il ne pourrait jamais le lui montrer. Tellement frêle. Tellement appétissant. Il détourna soudain le visage, dégoûté par ses propres pensés. Sans la regarder il adressa ce qui devait être ses dernières paroles à un être humain :
- C’est un adieu je pense.
Et d’un bond il tenta de rejoindre le haut d’un des immeubles. A sa grande surprise, il réussit presque. Jamais il n'aurait pensé qu'il puisse avoir une telle force. Son genou tapa contre le rebord de la rambarde de sécurité. Il bascula en avant et tomba tête la première sur le sol dur et froid du haut du petit immeuble.
Epuisé par l’effort, il demeura dans cette inconfortable position durant plusieurs secondes. Il dut cependant se décider de bouger quand il sentit la dépression d’air causées par les puissantes ailes du dragon en vol sur lui.
Il se releva tant bien que mal et claudiqua sur une dizaine de mètres avant d’entendre un énorme bruit dans son dos. Jetant un œil par-dessus de son épaule, il s’aperçut que le dragon venait de se poser sur le toit à son tour. Sa gorge était gonflée et sa tête légèrement en arrière.
Jean comprit immédiatement ce que la bête avait l’intention de faire. Il eut à peine le temps de se retourner et de brandir sa baguette devant lui.
« Protego ! » hurla-t-il au même moment qu’un brasier infernal se déversait de la gueule béante du dragon. Le choc fut terrible mais le Comte tint bon.
Mais pas pour longtemps. La lumière protectrice s’affaiblissait rapidement, laissant passer de petits mais brûlant jets de flamme.
Jean sentait la sueur de son front s’évaporer tandis que ses vêtements commençaient à fumer de toute part. Le puissant souffle du dragon ne semblait pas vouloir se tarir et Jean réalisa qu’il n’arriverait pas à retenir les gerbes enflammées plus longtemps avec son bouclier. Il aurait pu tenter de lancer un aguamenti mais cela n’aurait servi à rien. Cela serait revenu au même que si il avait essayé de pisser dans un brasier dans l’intention de l’éteindre.
Le bouclier se craquela encore, puis un gros trou apparut. Le feu s’y engouffra goulûment, carbonisant tout ce qui passait à sa portée. Les flammes commencèrent à lécher les pieds du Comte, le contraignant à reculer d’un pas. La douleur causée par ses blessures et les nouvelles brûlures commençait à être insupportable. Ses poils tombaient par centaines et finissaient généralement brûlés avant d’avoir touchés le sol. Les cloques se mirent à pulluler sur son bras, son torse et ses jambes. Encore quelques minutes et il risquait d’être cuit à point.
Dans un dernier effort de volonté, il insuffla à son sortilège une nouvelle vague d’énergie. Celle du désespoir.
Immédiatement l’ombre fugace qui le suivait depuis tout ce temps s’aventura à son oreille :
- Je l’avais dit. Tu n’as plus d’espoir. Il est temps de refermer la parenthèse de ta vie. Il faut que tu meures…
- Mais… Ael, les filles… et Samaëlle…
Vaan posa une main sur son épaule d’un geste compatissant.
- Chut. Il est l’heure de partir maintenant.
- Je ne veux pas mourir.
- Oui. Je sais. Suis-moi.
Jean s'abandonna alors complètement. Il ferma les yeux et laissa pendre ses bras le long de son corps.
L’instant d’après l’enfer se déversa sur lui. Son sort de protection cessa complètement d’agir et un tourbillon de lumière l’absorba, lui léchant le visage et le corps, désagrégeant complètement ses vêtements, carbonisant sa peau et cautérisant instantanément ses blessures.
Ensuite il y eut une éblouissante lumière. Puis les ténèbres. Et enfin le néant.
Le dragon, ayant accomplit sa tâche, écarta les ailes, le poids ayant pour effet de faire effondrer le toit et une partie du bâtiment, entraînant dans sa chute le brasier redoublant de puissance dans lequel brûlait les restes du Comte, puis s’envola de plus en plus haut dans le ciel.

Assise sur le rebord d’un toit avoisinant, une fine silhouette regardait les flammes s’élever haut dans le ciel, un profond air de tristesse marquant son regard rubis.
- Faudra-t-il récupérer le corps, Père ?
A côté d’elle dans son fauteuil roulant, Vaan hocha péniblement la tête de gauche à droite. Ses épaules étaient affaissées et des plaques noires lui couvraient le bas du visage et semblaient se prolonger sur une partie de son corps.
Sa figure n’avait plus rien à voir avec ce qu’elle avait été. Autrefois aussi lisse que celui d’un poupon, son visage était devenu jaunâtre, creusé et marqué de profondes rides sur le front. De gros cernes pendaient de ses yeux. Il semblait exténué mais pourtant son regard ne pouvait se détacher du feu qui était en train de consumer la dépouille de son fils. Ce n’était pas la peine d’y chercher quoi que se soit. Il n’y aurait rien à récupérer.
Gabrielle détourna un instant le regard du bûcher pour regarder son Maître. Elle hésita un instant, craignant que la question qui était sur le bord de ses lèvres ne paraisse déplacée, puis finalement se lança :
- Au fait, que voyait-il ?
Vaan leva sa main droite devant lui et écarta les doigts. Du gant de Rowena Serdaigle semblait émaner une énergie négative, plus sombre que la nuit elle-même. Son aura était telle, que le flux en était presque palpable.
- Ce que le gant renvoyait de plus mauvais en lui.
Vaan jeta un œil en arrière. Derrière lui des centaines de personnes le regardaient, l’œil complètement vide, comme des zombies. Dans le meilleur des cas, certaines avaient les trippes à l’air, d’autres n’avaient pratiquement plus de visage et d’autres encore les deux. Dans le pire, elles ne ressemblaient que très vaguement à quelque chose qui avait pu être humain tandis que des flots de sang interrompus se répandaient sur le sol par leurs innombrables blessures.
- Ce qu’il y a de plus mauvais…
Soudain la silhouette de Jean apparut parmi les ombres. Il était guérit de toutes blessures, sa main droite était à nouveau en place et aucune cicatrice ne venait altérer la beauté de son visage. Il planta alors son regard dans celui de son père et se mit à sourire d’un air narquois.
- Alors papa, ça te fait quoi que je sois mort ?
La main de Vaan qui était contenue dans le gant de Rowena se mit à trembler.
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MessageSujet: Re: Mission #4 : Bouquet final   Mission #4 : Bouquet final Icon_minitimeDim 4 Mai - 17:01

Mission #4 : Bouquet final Monaqo2

Mona Randyll :






Mona venait de transplanner une dizaine de fois dans Londres, vérifiant que les zones qui étaient censées être nettoyées l’étaient bien. Il faudrait des semaines, peut-être bien des mois, pour restaurer Londres dans son entier. Les forces de l’Ordre avaient bien travaillées, les divers cadavres qui jonchaient rues et ruelles en étaient les preuves.
Lorsque le Maître l’appellerait, elle viendrait le rejoindre au Ministère. Le ministre avait-il eu la présence d’esprit d’y laisser quelques Aurors ? Ces soldats infâmes qu’elle souhaitait tuer jusqu’au dernier. Qu’elle les haïssait, comme elle aurait eu envie de pouvoir tous les tuer jusqu’au dernier. Bien sûr elle avait pu en avoir durant la soirée, trois exactement. Elle aurait pu en tuer plus si le Maître l’avait fait combattre au premier rang, mais ce n’était de toute évidence pas son rôle.
Il y eut soudain un puissant mugissement, puis un grand dragon noir s’éleva temporairement dans les airs, avant de cracher un long et continue jet de flamme. La cible du Magyar ne ferait pas long feu, si elle pouvait s’autoriser à elle-même cette boutade.
Les rayons du soleil commençaient à s’échapper de la ligne d’horizon, et bientôt le soleil lui-même viendrait mettre à jour les horreurs de la nuit.
Mona se demanda si le Seigneur des Ténèbres laisserait à Greyback son rang hiérarchique. Peut-être attendrait-il de s’être emparé de l’Europe continentale.
Tandis qu’elle marchait au milieu des cadavres, sans en apparence y accorder la moindre sorte d’importance, elle s’amusait à enrouler autour de son doigt l’une de ses longues mèches de cheveux couleur jais, l’air pensive. La guerre était un succès, c’était évident, et les pertes n’étaient rien comparées aux nouvelles perspectives qui s’offraient désormais à eux. Le Maître était content, satisfait, son avant-bras gauche le lui signifiait. Et les sorciers comme Severus Snape, Seth Street ou même elle-même seraient bientôt bien récompensés de leurs longs efforts. Mais ce n’était que le commencement.
Déjà, le maître des dragons allait siffler pour les rappeler, et les Inferii ne tarderaient pas à se réfugier hors de Londres, craignant les rayons du soleil. Les loups redeviendraient de simples hommes, les géants retourneraient pour un moment dans les montagnes, et il ne resterait bientôt que des cadavres.
Mona tourna le coin d’une rue, pour apercevoir une jeune femme, peut-être aussi brune qu’elle, qui tentait de sauver un mourrant à l’aide de sa baguette magique. Le pas calme, elle s’avança vers elle jusqu’à être aperçu aussi. Instantanément le regard de la sorcière se durcit, et elle cessa de porter son regard sur l’homme allongé près d’elle qui poussait un ultime râle.
La question vint à elle naturellement. Une question qu’elle avait plusieurs fois prononcée en cette sanglante soirée.
- Êtes-vous une Auror ?
La femme face à elle eut un rictus de mépris, les yeux emplis de méfiance.
- Et alors ? Si cela était bel et bien le cas ? demanda-t-elle sur un ton de défi.
Les doigts de la main gauche de Mona qui tenaient sa baguette magique accentuèrent leur pression. Le quatrième n’attendait vraisemblablement qu’elle.
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Joanne Street
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MessageSujet: Re: Mission #4 : Bouquet final   Mission #4 : Bouquet final Icon_minitimeMar 6 Mai - 19:59

Plus que de la sentir, je vécu sa mort. C’est une sensation étrange et bien au-delà des mots que de vivre la mort de son jumeau. On a l’impression que ce n’est pas seulement lui mais également nous qui mourrons en même temps, et je peux vous dire que faire l’expérience de la mort et la chose la plus désagréable qui me soit arrivée parmi toutes les choses désagréables qui pleuvent dessus depuis plusieurs mois déjà.
Sa mort, notre mort, ne fut pas agréable. Il y avait beaucoup de souffrances, beaucoup de peines. Pas d’espoir. Alors cette mort était-elle au final une sorte de délivrance ? Un antidouleur puissant et irréversible ? Je ne le sais pas encore, et peut être ne le saurai-je jamais.
En effet, une fois mort, on ne ressent pas et moins encore. Toute chose en nous s’éteint comme une fleur qui se fane, puis tombe de sa tige. Nous n’avons pas conscience d’être mort. Nous n’avons pas conscience d’avoir exister. Nous n’avons pas conscience de ne plus être. C’est un immense trou sans fond on l’on s’enfonce jusqu’à disparaître complètement.
J’ai vu ce qu’il y avait et j’en suis revenue. Peu de personnes ont pu vivre une expérience similaire. Et pourtant la mienne semble si différente que la description qu’ils ont faite de la leur. Pour moi, pas d’ange lumineux venu m’accueillir à bras ouvert avec un sourire pétillant sur les lèvres. Pas de tunnel ni de vacillante lumière auquel je pourrais me raccrocher. Si nous avons une âme, alors la mienne ne partira pas là haut, dans cet autre monde sensé combler tous nos désirs pour l’éternité.
Non. Pour moi, pour nous deux, il n’y aura rien. Ni joie, ni tristesse. Ni bon, ni mauvais. Ni bonheur, ni douleur. Juste un océan de silence. Est-ce vraiment une délivrance ?
Il me fallut un long moment avant de me remettre du choc initial de la mort de Jean. J’étais assise à mon bureau, une tasse de café froid à la main lorsque cela c’était produit. Lorsque je me réveillais enfin de se sommeil quasi léthargique, je me rendis compte que le liquide qui s’était renversé sur mon chemisier avait eu le temps de sécher, ne laissant plus qu’une grosse tâche d’un jaune très sombre et des morceaux de tasse sur le sol.
Je me levai prudemment, les jambes toujours flageolantes. Il fallait que je m’asperge le visage – et accessoirement que je nettoie mon chemisier.
Des tonnes et des tonnes de souvenirs, pensées et regrets se bousculaient dans ma tête. Je parvenais à peine à imaginer que Jean se tenait encore debout dans cette pièce à peine deux heures plus tôt. Je me souvenais maintenant avec une précision presque photographique de chacun des gestes qu’il avait exécutés, de chacune des paroles qu’il avait prononcées, de chacun des regards qu’il m’avait lancée. C’était comme s’il était encore là, avec moi, pour me convaincre de tout laisser tomber et de partir avec lui.
Il était entré en trombe, ouvrant grand la porte de mon bureau. J’étais restée un instant à le fixer. Lui qui était sensé être hospitaliser à Ste Mangouste, que faisait-il ici ?
C’est alors sans ambages ni fleurs pour édulcorer le tableau qu’il me balança que Seth Street, mon si brillant et fringant petit ami que j’avais choisi de défendre n’était autre qu’un vulgaire Mangemort infiltré à la solde de son ignoble maître à tête de serpent. Quel ne fut pas sa tête lorsqu’il se rendit compte que cette révélation n’en était pas vraiment une pour moi.
Lorsque j’eus fini de lui raconter mes mésaventures et démêlés avec les Frères de Sang et la confession de Seth, je cru bien que sa mâchoire allait se décrocher et tomber. Mais comme il l’avait toujours si bien fait, il s’était vite recomposé un visage impassible et froid d’où nulle émotion ne filtrait.
D’une voix blanche il avait alors demandé, si j’avais l’intention de le sortir du couloir de la mort où si j’avais eu l’intention de le laisser au soin du Ministère qui avait la ferme intention de l’exécuter sous peu. Je lui avais alors expliqué que je n’avais pas bougé parce que je savais que bientôt le Seigneur des Ténèbres attaquerait Londres et prendrait le pouvoir. Après je n’aurais eu aucun mal à convaincre Seth que Jean l’avait attaqué non pas parce qu’il savait que c’était un Mangemort, mais parce qu’il croyait bien faire en se débarrassant d’une personne qui se battait avec tant de vigueur contre le Seigneur des Ténèbres. Ainsi il aurait pu reprendre une vie relativement normale au sein de la nouvelle société sorcière qui verrait bientôt le jour.
Il n’avait malheureusement pas accepté ma proposition. Il m’avait ensuite déclaré qu’il allait partir pour toujours. Que de toute façon ces conflits ne l’intéressaient plus et qu’il y avait une menace plus pressante encore qui pesait sur nos têtes. Celle des Frères de Sang et que j’étais bien placée pour le savoir, m’étant fait attaquée à deux reprises par ceux-ci. Et il m’avait proposé de partir avec lui.
J’avais refusé, prétextant qu’il était trop tard et que nous serions mieux protégés ici, avec les troupes de choc de Voldemort plutôt que dans le coin perdu qu’il préconisait. Vexé, il était parti sans même me dire au revoir et moi je l’avais traité d’égoïste ne pensant qu’à lui alors que le bruit de ses pas s’éloignant du bureau résonnait encore dans le couloir désert.
Je regrettais maintenant d’avoir refuser de l’accompagner. Peut-être que si j’avais été là pour le soutenir, il ne serait pas mort. Peut-être que si j’avais été là, j’aurais pu le sauver… Au lieu de cela je m’étais contentée de mourir avec lui et de me remettre à vivre ma vie aussitôt après, comme si rien ne s’était passé. Comme si rien n’avait jamais existé.
Comme la fin d’un cauchemar.
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